Pour le député Nahdhaoui et, en l’occurrence, premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, l’absence quasi totale des députés de la séance plénière de samedi dernier n’affecte en rien le prestige de notre illustre assemblée ni les obligations des élus. Bien vu cher maître. La séance était consacrée à l’audition d’un certain nombre de ministres.
Si l’on se référait à l’avis d’une élue qui, elle, avait respecté son devoir de venir poser ses questions elle-même et écouter les réponses – on ne peut que saluer cela par les temps qui courent – seuls les ministres ont obligation de présence dans les séances d’audition, tout le reste relève de la surenchère politique. Merci encore chère maître. Par coïncidence, le vice-président et l’élue sont tous deux avocats de profession, donc maîtrisant mieux que quiconque les notions de droit et de lois.
L’argumentaire de Mourou, à l’ouverture de la séance de ce mardi 11 juillet 2017, est simple. Les séances plénières consacrées aux questions des députés aux membres du gouvernement consistent, comme c’est le cas en Tunisie et le reste des pays du monde, à poser les questions et ne comportent pas de vote. Seul est concerné par la présence l’élu voulant des éclaircissements sur certaines affaires d’un ministre à qui il poserait sa question, écouterait la réponse du ministre et de répondre au ministre si besoin est. C’est l’explication du vice-président de l’assemblées de nos représentants.
N’ayant pas présidé lui-même cette séance, Mourou semble ne pas savoir que parmi la grande majorité absente – 193, selon Al Bawsala – il y avait ceux qui avaient formulé une demande pour poser leurs questions à l’un des ministres mais qui avaient préféré ne pas se présenter à cette séance pour des raisons qui leur sont propres.
A ce niveau de représentation, monsieur le vice-président, il est inconcevable que ceux qui sont censés parler au nom du peuple sous cette fameuse coupole, brillent par leur absence.
Le spectacle qu’offrait l’hémicycle samedi, et à plusieurs autres occasions est désolant.
Il est opportun de se mettre à l’évidence que les ministres, s’ils sont tenus de répondre aux interrogations des élus, seraient mieux sur le teraain pour résoudre les problèmes dans lesquels se débat le pays.
En venant à l’hémicycle, chaque ministre est accompagné d’un staf important de directeurs généraux et de chargés de mission qui ont mieux à faire dans leurs bureaux que de venir pour admirer les sièges de députés, payés par l’argent du peuple qu’ils sont censés représenter, pour être absents pour aller faire du populisme ailleurs.
Quant à Maître Samia Abbou, vous qui êtes assidues, devriez dénoncer cet absentéisme irresponsable de vos collègues plutôt que de défendre l’indéfendable…par copinage.
F.B