Quand on parle à demis mots, ON se comprend qu’à moitié

« J’ai fondé un Etat, libre indépendant et souverain. J’ai construit des relations diplomatiques solides et respectueuses de ce pays, des Américains à la Chine.S’il survenait un jour malheur à la Tunisie, il ne viendrait que de ses propres enfants, mais jamais de l’étranger. »
Habib Bourguiba

La zone comprise entre la porte frontalière de Ras Jedir et la ville de Dhehiba est connue depuis la désintégration de la Libye par sa porosité elle a été le passage presque officiel de tout  les stock d’armes dans notre pays qui représentent aujourd’hui un danger pour la sécurité de la Tunisie.
Sabrata située à une centaine de kilomètres de cette frontière  est le siège des camps d’entraînement de jihadistes dont Rezgui le terroriste de sousse et les deux auteurs de l’attentat du Bardo.
Après l’attentat jihadiste le plus sanglant de l’histoire du pays où 39 personnes ont été tuées par un terroriste tunisien, l’Etat Tunisien a décidé la construction d’un mur tout au long de la frontière tuniso-libyenne une mesure très importante qui a pour objectif de limiter la contrebande devenue un business institutionalisé dans la region, et réduire l’activité des groupes terroristes et criminels et empêcher l’introduction de produits illicites (drogue, armes) sur le territoire national.
Fajr Libya a publié alors un communiqué où il estime que l’annonce par les autorités tunisiennes de la construction d’un mur aux frontières tuniso-libyennes est une violation flagrante du territoire national libyen et de la souveraineté libyenne et a qualifié la construction de ce mur d’atteinte réelle en se réservant le droit de  riposter comme il l’entend.
Elle a même lancé une mise en garde à l’encontre des autorités Tunisiennes quant au risque que pourrait représenter la poursuite de la construction du mur et se réserve le droit de réagir de toutes les façons possibles, à n’importe quel moment ou endroit.
En fait Cette séparation entre le poste frontier de Ras Jedir, au bord de la Méditerranée et celui de Dehiba, est une barrière de sable, faite de dunes, précédées par des tranchées creusées de deux à trois mètres de profondeur,
ce mur n’est ni un mur de séparation ni un mur d’exclusion puisque les postes frontières resteront ouverts et la circulation entre les deux pays voisins reste toujours possible.
D’autre part la Tunisie est en droit de se protéger avec les moyens qu’elle juge nécessaires et d’être indépendante et souveraine dans ses décisions.
L’alliance douteuse!
Fajr libya en l’absence d’un état libyen n’est qu’une milice islamiste qui ne peut pas être considérée comme une autorité homogène avec laquelle les autorités Tunisiennes peuvent entretenir des relations d’Etat à Etat, mais ce sont des groupuscules armés, vaguement fédérés, sous un commandement obscur si non secret, et dont les plans, les motivations et les réactions restent aussi mystérieuses qu’imprévisibles.
Le problème c’est que ces mêmes milices que le président d’Ennahdha  Rached Ghannouchi les considére comme notre rempart et notre première ligne de défense  contre les milices de Daêch, appelant ainsi les Tunisiens à composer avec eux.
Pourquoi alors nos défenseurs et ami avec le parti Ennahdha aujourd’hui au pouvoir nous menace de représailles et conteste la construction du mur frontalier?
Le moins qu’on puisse dire c’est que la relation des   dirigeants d’Ennahdha avec ceux de Fajr Libya, et notamment le chef Abdelhakim Belhaj, sont tellement douteuses inadmissibles et inacceptables.
Aujourd’hui, la Tunisie est confrontée à la menace terroriste, de l’intérieur, de l’extérieur et aux frontières.
Etre contre l’édification de ce mur « non provisoire comme le souhaitent certain » c’est être contre notre politique de lutte contre le terrorisme Cela nous impose justement de réévaluer nos alliés et nos ennemis.

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