Que cache la démission de Salwa Khiari?

La gouverneure démissionnaire, Salwa Khiari

Par les temps qui courent, rien ne semble avoir du sens et tout peut passer pour un fait quelconque.
On nomme des responsables, on les démet ensuite, et dans les deux cas on n’explique pas pourquoi ils ont été choisis ou la raison de leur remerciement.
L’exemple le plus récent, c’est l’éviction de gouverneurs, présentée comme un mouvement ordinaire et annoncée laconiquement par un communiqué de la présidence du gouvernement qui laisse libre cours aux interprétations les plus rocambolesques. On n’a toujours pas appris à dire la vérité à ce peuple.
Sauf que, parmi ces gouverneurs, il y avait celle du gouvernorat de Nabeul, Salwa Khiari qui, elle, avait démissionné de son poste. Et là aussi on ne dira pas les raisons qui l’ont poussée à jeter l’éponge. On s’est contenté de la remplacer.
Madame la Gouverneure a pris la peine de faire une déclaration à un média de la place pour expliquer son geste. Ce qui n’est pas de coutume dans nos contrées, et cela depuis la nuit du temps.
« J’ai démissionné car je ne pouvais plus continuer à exercer mes fonctions. Je subit de très fortes pressions  de certaines parties très influentes dans la région et qui affirment détenir les clés du gouvernorat. Dans l’exercice de ma fonction et pour mettre fin à certains abus notamment les dépassements de certains bars-restaurants et autres sur les plages de la région. Il semble que cela a affecté les intérêts de certaines parties. Je préfère donc me retirer« . C’est à peu près l’explication donnée par la gouverneure.
Le hic c’est que cela passe inaperçu et les autorités ne cherchent même pas à savoir qui est la source de ces « pressions » ou qui est la partie qui a les clés de la région et empêche l’Etat de remplir sa fonction qui consiste d’abord à se tenir aux côtés des responsables qu’il nomme pour préserver ses institutions et les droits des citoyens.
Drôle de temps où le pouvoir devient un spectateur admiratif des scènes de liesse festoyant le départ de l’un de ses représentants. Dommage!

F.B

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