Que se passe-t-il à la faculté des Lettres de la Manouba ?

La situation ne semble pas se calmer à la Faculté des Lettres de la Manouba. Le courant ne passe plus entre les étudiants et le doyen, notamment suite à l’annonce de l’expulsion de 17 étudiants, faisant partie de l’Union Générale des étudiants tunisiens (UGET).

Le doyen, Habib Kasdaghli, a indiqué à la TAP que la décision d’expulsion a été prise en raison du non-respect du règlement intérieur de l’institution. Selon lui, les étudiants en question ont attaqué verbalement les professeurs, ont triché pendant les examens,ont interdit aux autres étudiants de passer leurs examens et ont organisé une manifestation politique sans autorisation de l’administration. Ce qui a engendré la perturbation des examens du mois de janvier dernier.

Contacté par Réalités Online, le secrétaire général de l’Union générale des étudiants tunisiens, Wael Naouar, a indiqué que ce problème a commencé à la fin du mois de septembre, lorsque des étudiants de l’UGET ont organisé une grève pour l’application du décret ministériel concernant l’allègement du calendrier des examens. « Cette décision a été appliquée dans toutes les universités sauf la nôtre. Donc les étudiants ont entamé une grève pour protester. Des négociations ont ensuite eu lieu avec l’administration jusqu’au 16 janvier, où on a décidé de boycotter le premier jour des examens. Là, le ministère de l’Education est intervenu et le décret a été finalement appliqué à la Faculté des Lettres. Sauf que, lundi dernier, premier jour des vacances, nous étions surpris par la décision de faire comparaître 10 étudiants devant le conseil de discipline », a-t-il détaillé.

Wael Naouar a ajouté que ces étudiants, membres de l’UGET, ont écopé une expulsion variant de 2 mois à l’expulsion définitive. Il s’agit d’une atteinte à leur travail syndical, selon lui. « Les accusations annoncées par le doyen sont fausses. En vérité Il n’y en a que deux  : arrêt des cours et organisation d’une manifestation politique au sein de la faculté. Ce dernier point repose sur le règlement intérieur qui date de l’ère de Ben Ali et qui interdisait les activités politiques dans les universités, mais il s’agit plutôt d’un droit constitutionnel. Aujourd’hui, c’est l’activité syndicale qui est attaquée », a-t-il expliqué.

Concernant l’avenir de cette crise, Wael Naouar nous a indiqué que les étudiants renvoyés entameront une grève de la faim dès la reprise des cours après les vacances. Il n’a cependant pas nié la possibilité d’organiser une grève générale, non seulement à la Faculté des Lettres de la Manouba, mais dans tout le pays. « Cette crise pourra prendre une dimension nationale », a-t-il conclu.

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