Alors que l’on pourrait s’attendre à une dématérialisation totale des paiements, le chèque conserve encore une place non négligeable dans le paysage financier tunisien. Toutefois, les chiffres dévoilés par la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans son dernier bulletin laissent entrevoir une lente mais inexorable évolution des habitudes de consommation.
En effet, si le nombre de chèques émis au cours du premier semestre 2024 reste relativement élevé, avec près de 12,25 millions d’opérations pour un montant total de 61,75 milliards de dinars, on constate une légère baisse de 1,9% par rapport à la même période l’année précédente. Paradoxalement, le montant moyen des chèques émis a quant à lui augmenté de 4,83%, témoignant d’une utilisation plus ciblée et peut-être plus conséquente de cet instrument de paiement traditionnel.
Un taux de rejet contenu
Autre indicateur intéressant, le taux de rejet des chèques, qui s’élève à seulement 1,45% au cours des six premiers mois de l’année. Bien que ce chiffre puisse sembler faible, il représente tout de même 177 625 chèques impayés pour un montant total de 1,44 milliard de dinars. Une situation qui, si elle est relativement maîtrisée, n’en demeure pas moins un frein à la fluidité des échanges commerciaux.
La carte bancaire, locomotive de la dématérialisation
Face au chèque, la carte bancaire continue sa progression. Avec 77 millions de transactions pour un montant total de 13,21 milliards de dinars, les paiements électroniques ont enregistré une croissance de 7,4% en volume et de 9% en valeur par rapport à l’année dernière. Un dynamisme qui s’explique par la multiplication des terminaux de paiement, la simplification des procédures d’authentification et la généralisation des offres de paiement sans contact.