Ce qui se passe ces dernières semaines à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) donne à réfléchir sur la nature des luttes internes qui la secouent. Les prémices d’un manque de discipline des syndicats liés à l’UGTT semble avoir pris racine, depuis la décision du syndicat général de l’enseignement secondaire de maintenir la suspension des cours à compter du 27 mars prochain. D’ailleurs, une énième réunion, s’est tenue mardi 21 mars pour trancher sur la question.
À plusieurs reprises, le syndicat de l’enseignement, par la voix de son secrétaire général Lassaad Yaacoubi, a annoncé le maintien de la suspension des cours, outrepassant l’opposition du bureau exécutif de L’UGTT. Après l’éducation, c’est désormais au tour de la Fédération Générale de la santé, relevant de l’UGTT, d’apporter son grain de sel à la sauce. Dans sa dernière déclaration au quotidien Alchourouk, Othmane Jelouli, son secrétaire général, a brandi la menace de la scission de la Fédération de l’UGTT, de quoi porter un coup difficile à digérer pour la centrale syndicale.
Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, a multiplié les réunions avec les représentants des syndicats relevant de l’Union, dans une ultime tentative de calmer les esprits et de rassembler.
Difficile d’interpréter ces désaccords entre la centrale syndicale et les autres syndicats. Est-ce une façon de se révolter contre la liste consensuelle élue lors du 23ème congrès de l’UGTT ? Soulignons, à cet effet, que Lassaad Yaacoubi s’était porté candidat mais qu’il a été débouté par les syndicalistes. Il n’arrive toujours pas à digéré sa défaite, à titre de rappel.
Ce qui est certain, est que la centrale syndicale se montre prudente face à ce qui se passe sous son toit. La preuve en est : le silence de son porte-parole, Sami Tahri, ou encore celui de Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général-adjoint, qui a évité de s’exprimer pour éviter toute mauvaise interprétation. Les réunions entre Noureddine Taboubi et les secrétaires généraux des syndicats vont être décisives.