Les conséquences de la crise du coronavirus (COVID-19) risque d’être lourdes, très lourdes. Dans ce contexte extrêmement difficile, les entreprises tunisiennes manquent cruellement de visibilité et la crainte, chez les salariés, de ne pas voir leurs paies versées sont de plus en plus grandes. Intervenant dans Ahla Sbeh ce mardi 24 mars 2020, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarak Cherif, a été interpellé sur ces questions.
« Les entreprises tunisiennes sont au cœur de la tempête du coronavirus, comme partout ailleurs dans le monde », a-t-il commencé. Sur la question du versement des salaires, il considère que c’est un sujet délicat et qu’il relève du sens de la responsabilité sociétale de chaque chef d’entreprise. « Nous ne pouvons pas demander à une société de verser les salaires dans ce contexte. Je ne pense pas qu’un dirigeant, qui en a les capacités, refusera de payer ses collaborateurs », a-t-il dit.
La nécessité de soutenir les PME
Tarak Cherif a souligné, d’un autre côté, la nécessité de protéger les PME (Petites et Moyennes Entreprises) qui composent près de 90% du tissu économique – près de 700 000 sociétés -. Il est difficile, poursuit-il, de demander à ces entreprises de payer les impôts en mars alors que leurs caisses sont vides à cause de la situation actuelle. « Nous ne demandons pas une amnistie fiscale, mais plutôt un report. Pourquoi pas pour juin 2020 par exemple ? », a-t-il proposé.
Pour Tarak Cherif, il faut donner aux entreprises la possibilité de payer les salaires afin que l’argent puisse circuler dans le pays. Il appelle, également, à réduire les taux d’intérêt en vue de favoriser la consommation. « Les risques d’inflation deviennent, dans ce cas, élevés, mais c’est vital car nous devons préserver notre tissu économique. Les entreprises, aujourd’hui, manquent cruellement de visibilité. Elles ont besoin d’être rassurées. L’État joue un rôle important aujourd’hui, au même titre que les PPP – partenariats publics-privés -. D’ailleurs, plusieurs PPP auraient dû être menés bien avant la crise », a encore expliqué le président de la CONECT.
D’autre part, Tarak Cherif a assuré que ses sociétés sont à l’arrêt aujourd’hui.. « Les 2500 collaborateurs avec lesquels je travaille sont chez eux et les salaires seront versés. On ne peut pas mettre en danger la vie des gens », a-t-il encore déclaré.