Dans une déclaration accordée à Réalités Online ce lundi 03 avril 2017, Maître Anis Boughattas, avocat du gendre de Ben Ali, Imed Trabelsi, a indiqué qu’il a été décidé d’internationaliser l’affaire de son client en vue de trouver une solution adéquate. Il a dans ce contexte affirmé qu’une plainte officielle vient d’être introduite auprès du Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies à Genève.
Anis Boughattas a affirmé que cette décision a été prise après que toutes les possibilités d’avancement dans le dossier de son client aient échoué.
D’après lui, des parties ne souhaitant pas voir Imed Trabelsi hors de la prison, seraient derrière ce blocage au niveau de l’examen du dossier de son client. « Mon client, est un prisonnier politique par excellence. Tous les éléments que nous détenons ont prouvé cela. L’affaire d’Imed Trabelsi est devenue une affaire de règlements de comptes et non pas une affaire ordinaire. Les procès et les jugements de honte ayant été prononcés à son encontre en sont bien la preuve. » a-t-il lancé.
Il a ajouté que le chargé du contentieux de l’Etat n’a exprimé aucune réelle volonté de négocier au sujet du dossier d’Imed Trabelsi pour des raisons inconnues. Selon maître Anis Boughattas, le blocage occasionné dans le traitement de l’affaire d’Imed Trabelsi suscite le doute et la méfiance.
D’après l’avocat, le neveu de l’ex-première dame de Tunisie, avait présenté officiellement un dossier de réconciliation auprès de la Commission d’arbitrage et de réconciliation de l’Instance Vérité et Dignité depuis le mois d’août dernier. Son dossier, répond à tous les critères exigés sans exception. Il a été entendu, par la commission d’arbitrage de l’IVD, dans le cadre d’une série de séances d’écoute, ayant eu lieu à la prison.Toutefois, jusqu’à ce jour, son client n’a pas pu encore bénéficier d’une réconciliation nationale comme d’autres personnalités telles que le gendre de Ben Ali, Slim Chiboub.
« Imed Trabelsi, était parmi les tout premiers à avoir présenté un dossier auprès de la commission d’arbitrage de l’IVD. Ceci reflète sa bonne foi. Son dossier répond à toutes les conditions requises ».
Selon Anis Boughattas, appliquer la justice transitionnelle et opter pour la réconciliation nationale est devenu aujourd’hui une nécessité pour l’Etat tunisien afin que ce dernier parvienne à récupérer des centaines de millions. « Nous sommes toujours loin de ce qu’on appelle l’Etat de droit tant qu’il n y a pas eu de réconciliation nationale pour pouvoir récupérer l’argent du peuple. Depuis la révolution, il n y a pas eu de réelle volonté politique pour la réconciliation nationale. Il n y a que des mauvais signes et des règlements de comptes inutiles qui ne servent absolument à rien du tout. » a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Anis Boughattas, a affirmé à Réalités Online que son client est prêt à présenter officiellement ses excuses au peuple tunisien. « D’ailleurs, en présentant son dossier auprès de l’IVD, mon client s’est engagé à présenter ses excuses publiquement. Toutefois il faut dire que ceci ne sera fait qu’après l’obtention d’un accord préalable auprès du chargé du contentieux de l’Etat, quant au sujet de la demande de réconciliation » a-t-il affirmé.
L’avocat a ajouté que le neveu de Leila Ben Ali, s’est engagé à dire la vérité dans son intégralité. « Mon client révélera tout ce qu’il détient et mettra à nu tous les hommes d’affaires et les cadres qui pourraient être impliqués dans des affaires de corruption. Tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de malversation doivent assumer pleinement leur responsabilité et payer la facture » a-t-il lancé.
Hajer Ben Hassen