Peut-être lui-même, à la manière d’Hitler, sauf s’il parvient à défaire ses nombreux adversaires. Parmi les histoires possibles, à un moment donné, prévaut l’une d’entre elles, selon Gaston Bachelard, sensible à la « Dialectique de la durée ».
Maintenant, pour le cerbère couvert de sang, élargir le rayon d’action à plusieurs champs d’opération fractionne l’armée d’occupation. Qui trop embrasse mal étreint.
Après la réplique iranienne à l’assassinat de Nasrallah, Israël attaque, à la fois, le Sud-Liban, le Yémen, la Cisjordanie et Gaza. En outre, il est question d’infliger une sévère correction à l’Iran. Par leur pluralité, les adversaires contraignent les militaires israéliens à une fébrilité malaisée à gérer. La dispersion des efforts malmène les ressorts. Et comme un bonheur n’advient jamais seul, même le pape François rouspète contre l’assassinat.
Pour lui, le meurtre de Nasrallah serait « immoral » et l’homme d’église en rajoute une couche symbolique au registre pratique.
A orientation hébraïque, la chaîne LCI ressasse une conviction catégorique : Israël, pays à régime démocratique, avance le fer de lance occidental contre le terrorisme, viscéral, de l’islam radical.
Ce genre d’appréciation gravite autour d’une belle falsification, car à l’origine d’Israël était la terreur. L’État-paria charrie, encore, cela. Pourtant, le 24 septembre, au moment où les massacres israéliens, étendus au Liban, terrifient la population, le discours d’adieu énoncé à l’ONU par Joe Biden lui procure l’occasion de proclamer, devant les dirigeants du monde entier, une flagrante contre-vérité : le Hezbollah n’a rien d’un mouvement de résistance et il a tous les attributs de l’organisation terroriste. Pour le haut perché au sommet de l’autorité impérialiste, il n’est donc pas question de remettre en cause l’aide financière et militaire accordée à l’allié. Au principe de l’impertinence et de l’arrogance était la superpuissance. Or, la création d’Israël commence avec la vision du monde à travers le prisme du terrorisme.
Dès lors, de la part de Joe Biden, producteur de propos bidons, s’agit-il d’ignorance, d’inculture, de mauvaise foi, ou bien de ces trois ”vertus” à la fois ?
Quelle est donc l’évidence occultée par ce locataire bientôt dégagé de la Maison-Blanche si mal nommée tant la noirceur serait bien mieux appropriée vu les crimes perpétrés.
Le monde entier connaît la réponse cachée par les nimbés de culpabilité : l’Irgoun, organisation terroriste dirigée par Menahem Begin à partir de 1943, attaque la Palestine et en chasse la clique britannique.
Aujourd’hui, le Dracula de Tel Aviv, perpétuateur de l’hybris originelle, continue à vampiriser les territoires usurpés. La même violence de la démesure perdure le 27 septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU, les diplomates quittent la salle au moment où ce Léviathan, suceur de sang, débute son intervention. Pour lui, mentionner le génocide israélien relève d’une série de « calomnies ».
Ainsi, de Menahem Begin à Netanyahu, la terreur maquillée par le parrain américain n’a jamais cessé. « Notre objectif n’est pas de faire la guerre au Liban mais de faire changer le Hezbollah de posture », proclame le porte-parole de l’État aux mains couvertes de sang. Ce manichéisme, repris par Bernard-Henri Lévy et dénoncé par Jean-Luc Mélenchon ne laisse aux damnés de la terre que l’option de la guerre avec la perspective de l’usure infligée au parjure.
« Nous pouvons atteindre n’importe quel point de l’Iran » et l’empêcher de parfaire son programme nucléaire, prétend le cerbère. Il voit grimper sa popularité avec l’affaire des beepers piégés. Dès lors, une interrogation assiège la réflexion et titille l’investigation. Car maints commentateurs attribuent au seul Netanyahu l’unique responsabilité assumée en matière d’initiative guerrière. Mais entre Israël et son chef apparaît une relation de continuité : la même persuasion les unit, à savoir vaincre l’adversaire, ce qui conditionne et garantit la survie. Un écho répond à ce propos : le 3 octobre, un tableau d’affichage, paru à Téhéran, prédit « le début de la fin du régime fictif ». Pour l’Ayatollah, il n’y a qu’un pas du régime élu au régime foutu. La persistance de la résistance biffe l’illusion de la capitulation par la décapitation. Pruneau sur le gâteau, la guerre assiège, de partout, le bourreau.
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