Jamais le transporteur national Tunisair n’a fait l’objet d’une vague de critique voire de toute une campagne de dénigrement et de diabolisation comme celle qui l'a ciblé ces derniers temps. Sur les réseaux sociaux, on ne cesse de tirer à boulets rouges sur la compagnie nationale. Toute une campagne de démoralisation programmatique de tout le personnel de cet emblème qui s’échine à faire sortir son entreprise – avec les moindres dégâts mais aussi avec des moyens de bords assez limités – de la zone de turbulences qu’elle traverse.
La Gazelle, il faut l’avouer, pour ne pas nous accuser de caresser dans le sens du poil ou de jouer le rôle d'avocat du diable, n'est pas dans ses meilleurs états. D’ailleurs c’est toute la Tunisie qui souffre d’un malaise prépondérant. Tunisair, n’est que l’une des dizaines de fleurons de l’économie tunisienne qui, malheureusement ne sont plus en mesure d’amortir cette crise qui sévit, à moins que, l’Etat n'assume sa responsabilité historique en venant en aide une fois pour toute, à ces entreprises, dont Tunisair bien évidemment, pour qu’elles retrouvent leur rythme de croisière.
Qui veut la peau de la Gazelle ? A qui profite cette attaque orchestrée contre une entreprise nationale délaissée par les gouvernements qui se sont succédé après le 14 janvier ?
Trouver des alibis, n'est nullement de notre ressort. Mais lorsqu’on se permet de porter atteinte, gratuitement en l'occurrence, à l’image du pays à travers le « lynchage » et l'« acharnement » on est en devoir de crier haut et fort : « stop à l’autoflagellation et à l’autodestruction ».
Que les vols de Tunisair accusent des retards, non négligeables, voire insupportables par la clientèle de la compagnie, c'est désormais un non-évènement. Sauf que, ouvrons les yeux, cela n'est pas l'apanage de la seule Tunisair même si c'est devenu répétitif et insupportable pour les passagers. Un nombre croissant de compagnies aériennes ont du mal à faire décoller et atterrir leurs avions à l’heure. Les aéroports du monde entier ont accusé, le 11 juillet 2022, déjà plus de 10 000 retards et 1700 annulations de vols, selon les données de FlightAware, la meilleure application dédiée au suivi des vols.
Dans un communiqué publié par l’aéroport d’Heathrow à Londres, les responsables de cette institutions avouent que « malgré tous nos efforts, il y a eu des périodes, ces dernières semaines, où les niveaux de service n’étaient pas acceptables, avec de longues files d’attente, des retards pour les passagers à mobilité réduite, des bagages qui ne voyageaient pas avec les passagers ou qui arrivaient en retard, et nous voulons présenter nos excuses auprès de tous les passagers qui ont été affectés par ces perturbations ». Cela peut ne pas convaincre et faire preuve de compréhension à l'égard du pavillon national. Il faut souligner que les choses s'améliorent et vont dans le sens de solutions efficaces. Souhaitons-le.
17000 bagages perdus et de simples excuses
Désolé cela ne concerne pas Tunisair. L'information a été livrée par le journal français "Sud Ouest". Cela va faire des déçus notamment parmi ceux qui cherchent à détruire la compagnie pour des raisons connues de tous.
Sous le titre "17000 bagages perdus ce weekend ? Air France présente ses excuses", le journal français a fait part des difficultés que « La directrice générale d’Air France a présenté lundi ses « profondes et sincères excuses » après des perturbations de vols ces derniers jours, dues notamment à une grève à Roissy où des milliers de bagages sont encore en souffrance. « Le réacheminement à destination de la totalité des bagages retardés prendra jusqu’à plusieurs jours » a souligné Anne Rigail dans un message aux clients. Quelque 17 000 bagages sont concernés, selon une source aérienne ». C’était le 4 juillet 2022. Une partie de ces bagages a été acheminée par la compagnie française vers Tunis Carthage. Et selon des passagers, photos à l’appui, des milliers de valises jonchent le sol du hall de réception des bagages et côté réclamation il ne faut pas poser de questions. Et pas que ceux en provenance de France. Un important lot provient d’une compagnie allemande.
Vérification faite, il n’existe presque pas de bagages perdus à la charge de la compagnie nationale.
Au final, côté gage de sécurité et de bagages, il y a de quoi être fier de Tunisair, en comparaison avec d’autres transporteurs jouissant d’une très grande notoriété internationale. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les milliers de bagages perdus, entreposés et entassés les uns sur les autres ou de s’adresser au bureau des litiges bagages pour se rendre compte de la performance et de l’engagement de Tunisair envers ses clients en matière de sécurité de bagage, ce qui n’est pas le cas pour d’autres compagnies qui reçoivent des milliers de réclamations de perte de bagage. Inutile de vous raconter dans ce sens l’histoire d’une passagère d’une compagnie de renom, venue de New York, qui a dû récupérer, sur des tranches, la poussette de son enfant dont la valeur dépasse les 4000 dinars ! la dernière tranche fut une roue !
Cela pourrait paraître anecdotique, tout un équipage d’une compagnie aérienne d’un pays du Golfe n’a pas trouvé ce jour ses bagages apparemment non parvenus. Cherchez l’erreur.
Là où le bat blesse c’est que tout ce beau monde de « réclameurs » accepte cet état de fait scandaleux sans en faire une affaire. Ç’aurait été bien le contraire s’il s’agissait de Tunisair.
Et l’exemple le plus récent est celui des pannes qui ont perturbé le trafic ces derniers jours pour cause de pénurie de pièces de rechange. Un secret de polichinelle. D’ailleurs un nombre non négligeable de compagnies aériennes dans le monde risquent de voir leurs avions cloués au sol faute de pièce de rechange.
C’était le cas de notre transporteur national qui s’est trouvé dans l’obligation de suspendre les travaux de maintenance d’un certain nombre d’avions à cause du manque de pièces de rechange.
Tunisair est sur la corde raide, certes, mais avec le renouvellement de sa flotte à travers l’acquisition de 5 avions dont 2 ont été livrés déjà (deux autres seront livrés normalement en septembre et octobre 2022 et le dernier appareil en début de 2023) et avec la création d’une cellule de veille pour décortiquer les défaillances et les anomalies, elle sera capable de faire son vrai décollage.
Med Ali Sghaïer