S’exprimant dans un entretien accordé à Al Kods Al Arabi, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, est notamment revenu sur le projet de loi sur l’égalité successorale. Il a assuré qu’entre 70 et 90% de la population tunisienne est défavorable au texte. « Notre position est claire. Nous allons traiter cette question raisonnablement et positivement. Nous accepterons ce que le peuple acceptera et nous rejetterons ce que le peuple rejettera », a-t-il affirmé.
D’un autre côté, Ghannouchi a réagi aux propos du président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui a appelé à amender la Constitution dans l’objectif de réduire les prérogatives du Chef du gouvernement au profit du président de la République. « C’est une position respectable. Cependant, nous sommes favorables à la version actuelle de la Constitution. Cette dernière a partagé le pouvoir entre la Kasbah, Carthage et Bardo. Le président doit se conformer à cette Constitution. D’ailleurs, c’est ce qu’il a toujours affirmé », a déclaré Rached Ghannouchi.
Le président d’Ennahdha considère qu’il est encore tôt de songer à amender la Constitution. « Une Constitution est un ensemble de principes. Nous devons nous accorder assez de temps pour la tester. Néanmoins, on ne peut affirmer que cette Constitution est exemplaire. Une Constitution exemplaire n’existe pas. Nous devons accorder à la nôtre sa chance », a-t-il souligné.
Par ailleurs, il considère que la majorité des systèmes démocratiques est gérée par un régime parlementaire. « Notre Constitution est un mélange entre les régimes présidentiel et parlementaire, même si elle est plutôt proche d’un régime parlementaire », a-t-il encore expliqué.