Quand il s’agit de critiquer Ennahdha, Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou3 Tounes, peut parfois se montrer paradoxal. Il lui arrive d’exprimer sa farouche opposition au parti islamiste, comme il peut lui arriver d’accepter de composer avec lui dans un même gouvernement alors qu’il excluait totalement cette hypothèse – dans l’un des gouvernements de Youssef Chahed -.
Dernièrement dans Houna Shems, Mohsen Marzouk n’a pas vraiment mâché ses mots pour évoquer Ennahdha. Il s’est montré très critique vis-à-vis des relations extérieures de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). « C’est comme s’il était chargé de protéger les intérêts de la Turquie en Tunisie. Il est l’ambassadeur de Turquie en Tunisie. », a-t-il lâché, sans ménagement au micro de Sameh Mesbah jeudi dernier, et d’ajouter : « il [Rached Ghannouchi] cherche à résoudre ses problèmes et les problèmes de son parti au détriment du travail parlementaire ».
D’autre part, il faut rappeler que le secrétaire général de Machrou3 Tounes était parmi ceux qui ont appelé à une troisième République en Tunisie. Interrogé sur ce point, il a indiqué que les députés de l’ARP doivent assumer leurs responsabilités. En outre, il doivent « faire valoir l’intérêt de la Tunisie au lieu de se ranger du côté du président de l’ARP ». Ces dernières semaines, rappelons-le, ont été marquées par de nombreuses altercations au sein de l’hémicycle. Dénonçant les dépassements du bureau de l’ARP et du président de l’institution, le PDL (Parti Destourien Libre) observe actuellement un sit-in, ce qui est très mal vu par les différents soutiens du parti islamiste et de Rached Ghannouchi.
Pour Mohsen Marzouk, l’actuel système politique n’est pas le bon, et il n’est pas le seul à avoir souligné ce point. Le changer revient à sauver le pays selon lui.
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