Les dirigeants d'Ennahdha poursuivent leur stratégie de réhabilitation, tentant tant bien que mal de faire oublier le pétrin dans lequel ils ont plongé le pays. C'était au tour du chef nahdhaoui, Rached Ghannouchi, d'intervenir ce dimanche 30 octobre 2022.
"J'ai évité au pays une guerre civile à l'issue de ma rencontre avec [feu] Béji Caïd Essebsi. Cela nous a permis de préparer le Dialogue nationale qui, au départ, avait échoué car l'UGTT avait exclu Ennahdha", a-t-il déclaré devant les bases du parti à Bizerte. Rached Ghannouchi affirme que le dialogue lancé par la centrale syndicale avait échoué.
"Il existe une ingérence étrangère dans les décisions de la Tunisie"
Sur le plan économique, le Cheikh a voulu se montrer plutôt sarcastique. "Nous avons abandonné le pouvoir pour préserver la Constituions et la paix sociale. Certes, nous n'avons pas connu des années glorieuses sur le plan économique. Cependant, durant cette "décennie noire", il n'y a pas eu de pénuries d'huile ou de sucre", a-t-il lancé.
Ghannouchi souligne que le développement économique nécessite une stabilité politique. "C'est l'ancienne ISIE qui a permis à Kaïs Saïed d'être élu président avant le coup d'État", a-t-il encore ajouté. Il estime également que les puissances étrangères sont en train de faire pression sur "l'auteur du coup d'État". Elles l'incitent à rétablir le régime démocratique et l'ARP. "Il existe des ingérences étrangères qui ont fait perdre à la Tunisie sa souveraineté décisionnelle", a assuré Rached Ghannouchi.