Le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a indiqué, dans une déclaration accordée au journal “Alqods al-araby” dimanche 31 juillet, "que les Tunisiens ont manqué l’occasion de déjouer le coup de force de 25 juillet, comme fut le cas en Turquie”.
Ghannouchi a fait savoir également que, étant sous le choc suite aux attaques perpétrées contre les locaux du mouvement dont 150 bureaux ont été incendiés, les Nahdhaouis n’ont pas pu le rejoindre devant le siège du Parlement le soir du 25 juillet pour contester le recours du président Saïed à l’article 80.
“Une année après le coup de force de Saïed, poursuit Ghannouchi, nous estimons avoir atteint certains de nos objectifs. En effet, le 25 juillet 2021, nous étions seuls, à l’exception des dirigeants du Parti des Travailleurs dont Hamma Hammami, qui ont fait face à la décision de Kaïs Saïed. Aujourd’hui, c’est lui qui se retrouve isolé sur la scène politique”.
Interrogé sur la nouvelle constitution, Ghannouchi qui fait l'objet d'une enquête pour des soupçons de corruption et blanchiment d'argent, a indiqué que “cette constitution permet au président Kaïs Saïed de se doter de «pouvoirs pharaoniques ».
Ghannouchi a ajouté : « Nous optons pour la présence des mots relatifs à l'islam dans la constitution, mais si je dois choisir entre une constitution garantissant les droits de l'homme et la liberté et qui ne contient pas le mot islam, et celle bourrée d'expressions islamiques mais accordant une autorité absolue au gouvernant (comme la constitution de Saïed), alors je choisirai la première constitution, même si elle était laïque. Car lorsque j'ai été persécuté, je me suis adressé à un roi qui n'opprimait pas les gens (la Reine de Grande-Bretagne) après avoir été chassé par des dirigeants des pays islamiques.