Dans un entretien accordé à l’agence de presse Anadolu, Rached Ghannouchi a déclaré qu’Ennahdha réclame une représentativité plus importante au sein du gouvernement Chahed, que celle qu’elle a connue dans l’équipe Essid, soulignant, par la même occasion, l’engagement du parti à faire réussir le prochain gouvernement, même s’il n’en faisait pas partie.
« Ennahdha et la première force de l’ARP avec 69 députés. Nous ne demandons pas à être les premiers représentés au sein du prochain gouvernement, mais les seconds, conformément aux résultats des élections de 2014 », a déclaré Rached Ghannouchi, qui a réitéré le refus du parti de toute « participation symbolique sans importance ».
Selon le leader d’Ennahdha, l’intérêt de la Tunisie se trouve dans la représentativité des partis politiques au sein du gouvernement. Ces derniers, d’après Ghannouchi, devront ensuite assumer leurs responsabilités devant le peuple concernant les actions qu’ils auront entrepris. « La démocratie est ainsi : c’est le pouvoir des partis. On ne peut faire porter la responsabilité à des technocrates », a martelé le leader d’Ennahdha.
L’exemple allemand
Rached Ghannouchi poursuit en affirmant que l’exclusion des partis politiques en leur accordant une participation symbolique au gouvernement est synonyme d’un manque de confiance dans la volonté du peuple. « Nous tenons à ce que chaque parti ayant adhéré à l’initiative présidentielle soit représenté au sein de la prochaine équipe gouvernementale », a déclaré Ghannouchi, qui a cité l’exemple allemand où la Gauche et la Droite se sont associées. « Le président du premier parti est le Chef du gouvernement. Le vice-président est issu du second parti politique du pays », a-t-il rappelé.
Par ailleurs, sur la question des portefeuilles ministériels régaliens, Rached Ghannouchi a rappelé que son parti réclame une participation effective, soulignant que l’intérêt du pays réside dans la neutralité de ces ministères et leur indépendance vis-à-vis des partis (ministère de la Défense, des Affaires Étrangères, de la Justice et des Finances).