Imed Hammami figure sans doute parmi les poids lourds d’Ennahdha, mais également parmi les frondeurs qui s’opposent de la manière la plus farouche au président controversé du parti islamiste, Rached Ghannouchi. Le Cheikh a donc fini par se décider : l’adhésion d’Imed Hammami a été gelée ce mercredi 1er septembre 2021 et il va comparaitre devant le conseil de discipline d’Ennahdha.
C’est ce qui ressort d’un communiqué signé par le Cheikh lui-même, qui justifie la décision par « des actes ayant outrepassé la politique du mouvement ». Il est clair que Rached Ghannouchi et ses fidèles – outre ceux qui ont retourné leurs vestes – voient mal toute forme d’opposition. En fait, cette tendance était présente avant le 25 juillet 2021, mais elle semble avoir pris des ampleurs nouvelles compte tenu de ce nouveau contexte défavorable aux intérêts du Cheikh.
La démocratie et la tolérance n’ont jamais été les points forts d’Ennahdha, et ce n’est pas aujourd’hui, surtout après le 25 juillet 2021, que cela va changer, malgré tout ce que l’on peut entendre de la bouche des dirigeants islamistes. Aujourd’hui, c’est Imed Hammami qui a payé le prix de son opposition au Cheikh Ghannouchi. D’autres frondeurs, à l’instar d’Abdelatif Mekki, semblent avoir cessé, en partie, les hostilités à l’encontre de Ghannouchi. Est-ce par la crainte de se voir puni par le Cheikh ?
F. K