La présidente de l’Union Nationale des Femmes Tunisiennes (UNFT) Radhia Jerbi, a été reçue ce jeudi 28 septembre 2017 par le Chef du gouvernement Youssef Chahed à Dar Dhiafa. La rencontre a été axée sur l’activité de l’Union et sur son rôle dans la société tunisienne. Elle intervient aussi à quelques semaines de la tenue du prochain congrès électif de l’Union qui aura lieu les 21 et 22 octobres 2017. « Il sera organisé sous le patronage du Chef du gouvernement », précise la présidente de l’UNFT à Réalités Online.
Youssef Chahed a félicité, selon Radhia Jerbi, l’UNFT pour le travail accompli, tout en lui exprimant sa solidarité. « Le Chef du gouvernement reconnaît l’UNFT en tant qu’organisation nationale aujourd’hui, ce qui constitue d’ores et déjà un acquis, voire une nouveauté par rapport aux précédents gouvernements. Nous ne sommes plus marginalisés. Si nous avons le soutien moral, la reconnaissance et la présence du Chef du gouvernement, l’aide financière viendra. Nous avons toujours milité pour le pays », explique-t-elle, ajoutant que les actions de l’Union passent parfois inaperçues. « On ne parle de nous que pour évoquer les problèmes idéologiques, politiques et ceux des salaires, oubliant le travail accompli et nos programmes », regrette-t-elle.
Radhia Jerbi se dit optimiste quant à l’avenir de l’UNFT. « L’Union n’est pas un parti politique, mais elle a son mot à dire sur ce qui touche le quotidien des citoyens. Elle se consacre surtout sur les questions du développement, de la défense des droits des femmes, le combat contre leur précarité et la pauvreté qui les touche », dit-elle encore, soulignant, par la suite, l’existence d’un décalage entre le plan juridique et la réalité. « Il y a un grand chantier à mener. La reconnaissance nous permettra de mieux travailler pour le pays », dit-elle encore.
Un micro-financement pour lutter contre le chômage des femmes
Concernant les projets d’avenir de l’UNFT, la présidente déclare que le travail sera notamment axé sur la lutte contre la violence sous « toutes ses formes », et c’est sans compter la lutte contre la précarité, le chômage des femmes et l’égalité des salaires. Radhia Jerbi évoque également le projet du micro-financement qui devrait être proposé aux femmes. « Il [le projet] permettra d’aider les femmes à lancer leurs propres projets, ce qui réduira le chômage », précise-t-elle. Pas seulement : l’Union va aussi se consacrer à l’amélioration des conditions de la famille, au même titre que la révision de la législation en vigueur. « Il faut mettre en place des lois pour améliorer les conditions de vie de la femme », dit-elle encore, et d’enchaîner : « l’UNFT se consacrera également à la culture dans l’objectif de combattre l’obscurantisme et l’intégrisme ».
Place de la femme dans le gouvernement Chahed 2 : déçue, mais elle garde espoir
L’effectif des femmes dans le gouvernement Chahed 2 a été revu à la baisse. Interpellée sur ce point, la présidente de l’UNFT n’a pas caché sa déception. « Nous avons espéré voir davantage de femmes dans le gouvernement », concède-t-elle. Radhia Jerbi considère que la capacité des femmes à gérer les affaires de l’État n’a pas encore réussi à convaincre. « Ceci ne nous dérange pas, mais nous poursuivrons notre combat pour changer la donne. Nous espérons, en revanche, voir davantage de femmes dans d’autres responsabilités : gouverneure, directrice générale, présidente-directrice générale, représentante diplomatique, etc. Les jours à venir vont démontrer que la femme tunisienne constitue une valeur sûre pour défendre le pays et le construire », conclut-elle.
Propos recueillis par
M.FK