Dans une longue interview accordée au journal Assabah dans son édition de ce mercredi 20 septembre, le dirigeant au sein du parti Ennahdha et ancien ministre des affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a déclaré que son parti est prêt à perdre certains de ses dirigeants, s’il le faut pour la loi sur la réconciliation administrative. Abdessalem a indiqué que le pays a besoin de cette loi actuellement en dépit de ses séquelles politiques. « On a adopté cette loi en étant totalement conscient et convaincu. Nous avons longuement discuté de cette question au sein du parti et nous avons pris en considération l’intérêt du pays. Il est temps d’oublier nos règlements de comptes, et nos conflits. Notre pays affronte maints défis et est exposé à plusieurs dangers. Il faut oublier le passé et regarder vers l’avenir. Nous ne souhaitons pas avoir de tensions et de démissions au sein du parti mais s’il y a un prix politique à payer, on le payera car nous sommes convaincus que nous sommes sur la bonne voie, » a-t-il expliqué. D’un autre côté, le dirigeant d’Ennahdha a également fustigé certains courant gauchistes « chaotiques » qui, selon lui, sont dominés par une idéologie révolutionnaire anarchique et cherchent à fragiliser les institutions politiques et à déstabiliser la situation générale. Tout au long de l’interview, le gendre de Ghannouchi n’a pas cessé de défendre la loi controversée qui, selon lui, s’inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale qui nécessite la fermeture des dossiers du passé. En ce qui concerne le retour de certaines figures emblématiques de l’ancien régime, Abdessalem a assuré que leur retour est le prix de la coalition et c’est loin d’être un retour du « système Ben Ali ».
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