Le 10 juin dernier, le Chef du gouvernement Youssef Chahed a accordé un mois aux associations pour qu’elles présentent leurs rapports financiers. Le temps imparti est désormais écoulé, mais aucune information n’a été fournie sur le sujet, d’autant qu’il s’agit d’une question périlleuse. De fait, les derniers rapports de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) ont souligné que plusieurs associations ont reçu d’importants dons de l’étranger, notamment du Qatar.
Leila Chettaoui, membre de la commission d’enquête sur l’acheminement des jeunes vers les foyers de tension, a participé aux travaux de la CTAF. « Le Chef du gouvernement fait face à un énorme dossier », déclare-t-elle à Réalités Online. Elle rappelle que la présidence du gouvernement comporte une direction générale des associations et des partis politiques. « Cependant, celle-ci est tenue par 2 ou 3 personnes, appelées à gérer les dossiers des 200 partis et des 18 000 associations ! », déplore-t-elle.
Sur cette même question des associations, la députée d’Al Horra souligne qu’un rapport est en cours d’élaboration au sein de la CTAF. Il devrait être présenté en septembre prochain, pour évoquer la dangerosité du blanchiment d’argent. « Le dossier des association figure en tête de liste dans ce rapport. Pour combattre le terrorisme, il faut combattre les sources de financements occultes », ajoute-t-elle.
D’autres part, Héla Omrane, actuelle présidente de la commission d’enquête anciennement présidée par Chettaoui, a affirmé qu’elle n’a pas encore trouvé les preuves d’implications de Nidaa Tounes dans des complots contre l’État et « confirmant que Nidaa était une menace à la sûreté de l’État ». Des affirmations avancées par Leila Chettaoui elle-même, après avoir été exclue de Nidaa Tounes.
L’intéressée a déclaré qu’elle s’était exprimée dans le cadre de ses prérogatives de députés, qui lui confèrent le droit de tirer la sonnette d’alarme et d’alerter l’opinion publique quand il le faut. « L’important, ce n’est pas Leila Chettaoui et ses déclarations, mais plutôt le travail d’enquête qu’il faut mener », ajoute-t-elle encore.