
Mehdi Ben Gharbia, ministre des Droits de l’Homme, chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile.
La délicate question du financement des partis politiques a été remise au goût du jour par Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Droits de l’Homme et des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, ce jeudi 18 janvier 2018. « Une trentaine de partis politiques, sur les 210, ont fait part de leurs rapports financiers », a-t-il déclaré. Seulement, ces rapports financiers, selon le ministre, sont incomplets. Les grands partis n’ont pas livré leurs rapports financiers non plus. « Nous avons envoyé deux correspondances en 2017 aux partis à ce sujet », a encore ajouté le ministre.
Comment expliquer le silence des partis politiques ? Des mouvements comme Ennahdha sont soupçonnés de financement occultes, notamment en provenance du Qatar. Une hypothèse farouchement soutenue par Abir Moussi, présidente du parti Destourien Libre, qui a appelé, en décembre 2017, à une enquête sur les finances du parti islamiste. Contacté par Réalités Online, Mohamed Ben Salem, député du parti islamiste au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), a affirmé qu’il ne possédait pas d’informations sur le sujet. « Il faut voir avec le bureau exécutif du parti auquel je n’appartiens plus », a-t-il déclaré. Le frondeur a néanmoins souligné que le parti islamiste aurait dû respecter les délais pour la publication de ses rapports financiers.
Nidaa Tounes est, par ailleurs, dans les règles, selon Mourad Dellech, chargé des affaires juridiques du parti. « Les rapports financiers de 2016 ont d’ores et déjà été publiés. Ceux de 2017 suivront », nous a-t-il assuré. Même chose pour Afek Tounes qui, selon des sources internes au parti, publie ses rapports chaque année. « C’est fait pour 2016, et ce sera bientôt au tour de 2017 à la fin de l’année », nous a affirmé la même source.