L’ex chef de guerre congolais, Bosco Ntaganda a comparu devant le tribunal de la Haye et a été reconnu coupable par la Cour Pénale Internationale pour ses actions commises en Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo. Parmi les chefs d’accusation ceux de crime de guerre et crime contre l’humanité. C’est aussi la première fois qu’un ex-leader est condamné pour crimes sexuels et viols commis sur des enfants soldats.
Le dénouement d’une longue traque judiciaire
Il avait précisément 18 chefs d’accusations contre lui depuis septembre 2015 et l’ouverture de son procès. L’enquête avait pourtant été ouverte en Juin 2004 par la CPI et un premier mandat d’arrêt avait été déposé en Août 2006. Lundi 8 juillet 2019 Bosco Ntaganda a finalement été reconnu coupable par la CPI pour ses actes commis en RDC entre 2002 et 2003. Il dispose dorénavant de 30 jours pour faire appel et sa peine ne sera déterminée qu’ultérieurement par la cour. Le tribunal de la Haye a jugé le fondateur du groupe M23 comme ayant la responsabilité pénale individuelle pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ».
Avec un bilan humain qui s’élève à 2 129 victimes sexuelles, Bosco Ntaganda est également devenu le premier ex-leader a être condamné pour les violences sexuelles qu’il a commises et les viols sur des enfants soldats. Une aventure judiciaire de longue haleine pour la CPI qui a dû mener une traque de presque 7 ans avant de pouvoir arrêter l’ex-dirigeant en Mars 2013 qui s’était rendu lui même à la CPI.
«La chambre considère Bosco Ntaganda coupable de meurtres, d’avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des civils, de viols, d’esclavage sexuel, de persécutions et de pillages en tant que crimes de guerre et crimes contre l’humanité», a déclaré lors d’une audience le juge Robert Fremr.
Bosco Ntaganda, le « Terminator » congolais
Surnommé Terminator en raison de sa cruauté, Bosco Ntaganda est le fondateur du groupe rebelle M23. Après avoir évolué au sein du Front Patriotique Rwandais (FPR), il s’émancipe et devient devient le chef de file des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) et de la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC).
Aujourd’hui, il est condamné pour avoir commandité et programmé à son armée des meurtres, pillages et viols d’enfants soldats. Exécutions à coup de machette, meurtre de femme enceinte éventrée, viols de fillette de moins de 10 ans, ces actes dont l’horreur dépasse l’imagination ont coûté la vie à plus de 60 000 personnes depuis l’éclatement des violences en Ituri, en 1999 .