Goma, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est plongée dans une crise sans précédent. Selon une source sécuritaire, les rebelles du groupe armé M23, soutenus par des militaires rwandais, ont pris le contrôle de l’aéroport de la ville mardi dernier. Cette prise de contrôle stratégique menace de couper la principale voie d’acheminement de l’aide humanitaire vers des centaines de milliers de personnes déplacées, déjà vulnérables après des mois de violences.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Goma, située à 1.600 km à l’est de Kinshasa, la capitale congolaise, est un carrefour vital pour les organisations humanitaires. La ville abrite des milliers de déplacés fuyant les combats dans l’est du pays, une région instable depuis des décennies. L’offensive du M23, qui a débuté plus tôt cette année, a exacerbé la situation, poussant des milliers de personnes à quitter leurs foyers, y compris ceux qui avaient trouvé refuge à Goma.
La prise de l’aéroport par les rebelles et leurs alliés rwandais représente un coup dur pour les efforts humanitaires. « Goma est un point crucial pour l’acheminement de l’aide. Sans accès à l’aéroport, des centaines de milliers de personnes risquent de se retrouver sans nourriture, sans médicaments et sans abri », explique un observateur local. Les organisations internationales redoutent une aggravation de la crise, alors que les combats continuent de faire rage aux alentours de la ville.
Colère à Kinshasa : Les ambassades prises pour cible
À Kinshasa, la colère de la population a explosé. Des manifestants ont attaqué un complexe des Nations unies ainsi que les ambassades du Rwanda, de la France et des États-Unis. Ces violences reflètent la frustration des Congolais face à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence étrangère dans les affaires de leur pays. Le Rwanda, en particulier, est accusé de soutenir les rebelles du M23, une allégation que Kigali dément fermement.
« Nous en avons assez de voir notre pays déstabilisé par des forces extérieures. Le Rwanda doit cesser de soutenir les rebelles », a déclaré un manifestant à Kinshasa à l’Ansa. Les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda atteignent un niveau critique, tandis que la communauté internationale appelle à la désescalade.
L’est de la RDC est une zone instable depuis des décennies, en raison de la présence de multiples groupes armés et de conflits interethniques. Le M23, un groupe rebelle principalement composé de combattants tutsis, a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de calme relatif. Ses avancées récentes ont plongé la région dans un nouveau cycle de violence, déplaçant des centaines de milliers de personnes et exacerbant les tensions régionales.
L’urgence d’une réponse internationale
Face à cette crise, les appels se multiplient pour une intervention internationale plus robuste. Les Nations unies, déjà présentes dans la région avec leur mission de stabilisation (MONUSCO), sont sous pression pour agir. « La communauté internationale ne peut pas rester les bras croisés pendant que des milliers de civils souffrent », a déclaré un diplomate occidental sous couvert d’anonymat.
En attendant, la population de Goma et des environs vit dans la peur. Les routes sont coupées, les marchés fermés, et l’accès aux soins de santé est de plus en plus difficile. Pour beaucoup, l’espoir repose désormais sur une solution politique et une médiation internationale pour mettre fin à cette crise qui semble sans fin.
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