Par Mohamed Ali Ben Sghaïer
Les dés sont ainsi jetés. Les Tunisiens ont, finalement, rompu avec une période transitoire très mouvementée. Le 22 décembre 2014, l’Instance supérieure indépendante pour les élections ISIE vient d’annoncer officiellement la victoire de Béji Caïd Essebsi au second tour de la présidentielle. Désormais, la Tunisie est un État stable jouissant des institutions et d’établissements durables. La réussite de cette “fête” électorale célébrée par les Tunisiens, a, également, suscité l’appréciation de la communauté internationale dont un bon nombre de pays, ont exprimé leur satisfaction quant au passage de la Tunisie à une phase très particulière sur la voie de l’édification de la deuxième République.
Le roi du Maroc Mohamed VI, a, quant à lui, adressé, un message de félicitation au président de la République élu, Béji Caïd Essebsi.
Il a exprimé son sentiment de fierté pour le succès des élections présidentielles en Tunisie qui, a-t-il dit : « traduit la volonté du peuple tunisien d’avancer vers la consécration du processus démocratique, de parachever les réformes institutionnelles et d’édifier un avenir meilleur ».
Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi dont le pays passe aussi par une période de transition très délicate a, dans un communiqué de la présidence de la République égyptienne, félicité le nouveau président de la République, de sa victoire à l’élection présidentielle.
Le Chef de l’État égyptien a affirmé, en outre, le soutien «continu» et «entier» de son pays à la Tunisie.
Les Européens réagissent
La réussite de la quatrième échéance électorale après la Révolution a engendré aussi l’appréciation de nombreux chefs d’États et institutions européens. François Hollande, président français a félicité «chaleureusement» BCE. Il a salué la «détermination, le sens des responsabilités et l’esprit de compromis» dont le peuple tunisien et ses représentants ont fait preuve pour faire aboutir la transition démocratique dans le respect des aspirations de la Révolution de 2011, selon un communiqué, diffusé par l’Elysée. Hollande a aussi, « félicité également le gouvernement dirigé par M. Mehdi Jomâa et l’Instance supérieure indépendante des élections, qui ont apporté une contribution essentielle à la réussite du processus électoral».
De sa part, la Haute représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne, Federica Mogherini a déclaré dans un communiqué : “En élisant pour la première fois librement leur Président de la République, les Tunisiens ont écrit une page historique dans la transition démocratique du pays”. Mme Federica Mogherini a également félicité Béji Caïd Essebsi pour son élection à la Présidence de la République. Et la Haute Représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne d’ajouter “ L’Union européenne demeure déterminée à travailler avec les nouvelles autorités tunisiennes, et toutes les composantes de la société, pour contribuer à la consolidation des acquis démocratiques prévus par la nouvelle Constitution ainsi que pour accompagner la mise en œuvre des réformes nécessaires à la transition économique et sociale au profit de tous les Tunisiens.
(…) Le Partenariat privilégié qui associe la Tunisie à l’Union européenne offre le cadre approprié pour le renforcement de nos relations bilatérales. L’UE reste déterminée à en utiliser toutes les potentialités dans l’intérêt partagé de nos citoyens”.
Faut-il rappeler que l’UE n’a jamais épargné d’efforts pour soutenir la Tunisie à l’élaboration de l’ensemble du processus électoral en déployant une mission d’observation électorale.
Obama rend hommage aux Tunisiens
Les Américains qui ont toujours accordé un intérêt particulier à l’expérience tunisienne, ont réagi à travers un message adressé par le président Barack Obama, dans lequel il a félicité Béji Caïd Essebsi pour avoir remporté le second tour de la présidentielle 2014.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, Obama a, également, félicité le peuple tunisien pour la réussite de l’organisation de la première élection présidentielle sous la nouvelle Constitution.
Obama a indiqué que les États-Unis “se réjouissent à l’idée de collaborer étroitement avec le président élu, Caïd Essebsi, et avec le nouveau gouvernement pour défendre les idéaux de la révolution tunisienne et pour réaliser les aspirations de tous les Tunisiens en matière de sécurité, d’opportunités économiques et de dignité. Les États-Unis sont déterminés à continuer de renforcer et d’élargir leur partenariat stratégique avec le peuple tunisien”.
Et Obama d’ajouter : « Ce moment historique constitue une occasion pour la communauté internationale pour réaffirmer et enraciner son engagement vis-à-vis de la Tunisie. Les États-Unis sont au premier plan de cet effort ».
Il est à signaler que Béji Caïd Essebbsi, alors Premier ministre du gouvernement de transition, a effectué du 3 au 7 octobre 2001 une visite officielle à Washington durant laquelle il a réussi à tisser de relations privilégiées avec les États-Unis.
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