La deuxième édition du Forum International de Réalités sur la santé numérique a été clôturée avec la remise du prix Réalités pour le meilleur projet sur la santé numérique, samedi 4 février. Le jury était présidée par Amel Ben Ammar, directrice du Laboratoire de génétique immunologie et pathologies humaines, à la faculté des sciences de Tunis. Ce sont cinq projets qui ont été évalués par les membres du jury qui, par la suite, ont en gardés deux.
Ce sont les projets de Kirmene Marzouki et celui du Médecin commandant Faida Ajili, qui ont respectivement remporté le premier et le second prix. Nevu-X, nom du projet gagnant, est une application mobile de conseil et d’orientation, conçue pour la détection du mélanome. Quant au projet de Faida Ajili, il consiste en un projet de développement professionnel continu pour le personnel de santé. Les prix ont décerné par Anouar Maarouf, ministre des Technologies de la Communication et de l’Économie Numérique. « Il n’y a pas de perdants aujourd’hui. Les meilleures startup dans le monde ont réussi après de nombreux échecs », a-t-il déclaré en signe d’encouragement pour les candidats.
Soulignons que le premier prix, décerné par Réalités, est une récompense de 2000 TND. Le second, offert conjointement par Réalités et la Société Tunisienne de Télémédecine et eSanté, est une récompense de 1000 TND. Les deux finalistes ont, par ailleurs, tous les deux bénéficié d’une fin de semaine offerte à l’hôtel Alhambra Thalasso à Yasmine Hammamet.
Le projet gagnant : une application mobile pour simplifier l’accès aux soins
L’application Nevu-X est simple d’utilisation selon son concepteur, Kirmene Marzouki, qui travaillant dans la société Spike-X. Il s’agit d’une application mobile qui vise à simplifier l’accès aux soins pour les patients. Comme indiqué précédemment, elle porte sur la maladie du mélanome, qui est un cancer de la peau. Grâce au logiciel mobile, le patient a la possibilité de photographier la zone de la peau susceptible de comporter des tâches à risque.
Par la suite, il peut envoyer le cliché à un médecin généraliste qui, pour sa part, jugera s’il est nécessaire de consulter ou non un dermatologue. S’il y a nécessité de consultation et que les tâches requièrent l’intervention du spécialiste, l’application indique à l’utilisateur le cabinet du dermatologue le plus proche de sa position géographique, grâce à la géolocalisation.
En d’autres termes, le logiciel met en relation le patient, le médecin généraliste et le spécialiste.
Le projet Dauphin : une formation complète et continue pour le personnel de santé
Médecin commandant Faida Ajili, professeur agrégée en médecine interne et Présidente du comité DPC à l’hôpital militaire de Tunis, est donc la gagnante du second prix de Réalités du meilleur projet de santé numérique. Son idée ? La création d’un comité scientifique de développement professionnel continu (DPC). Ce concept englobe deux entités, à savoir la formation classique continue, destinée aux médecins et aux paramédicaux, ainsi que l’évaluation des pratiques personnelles (EPP). « L’idée est de proposer une formation classique à tout le personnel, selon des procédures élaborées par les experts de l’hôpital. La formation est évaluée sur place, avec un pré-test et un post-test », a déclaré Faida Ajili à Réalités Online.
Faida Ajili souligne que le projet de DPC a permis la création d’un système d’information intelligent, sous forme d’un site dynamique. Chaque bénéficiaire du DPC possède son identifiant, lui permettant d’accéder à la plateforme.
La plateforme DPC permet à chaque personnel de s’identifier sur cette plateforme de télécharger le cours, des vidéos ou des nouvelles recommandations de bonne pratiques mais aussi d’être évalué sur une formation ou un atelier déjà réalisé .Les évaluations se font sous forme de question QCM portant sur les objectifs d’un cours DPC ou un atelier DPC .
La plateforme offre aussi une interface pour des suggestions émanant du personnel pour développer des cycles de formation personnalisés pour chaque spécialité via des médecins référents.
Grâce à ces évaluations en amont et en aval de la formation, le comité DPC vise à diminuer l’écart « LE GAP » entre « la théorie » et « la pratique » avec comme double but d’améliorer la qualité des soins et d’ assurer la sécurité des patients. Le comité scientifique de DPC accompagne en fait l’hôpital militaire devenu EPS en 2017 dans la démarche qualité d’accréditation.
« Le but est d’offrir une certification et une accréditation à l’établissement , ce qui permettra de le valoriser », a encore ajouté Professeur Faida Ajili, qui s’est réjouie de l’expansion de l’idée du DPC. « C’est une formation continue, avec 1000 participants. Il est important d’élargir ce concept à tout le personnel militaire et civil à l’échelle nationale. En France, il existe une agence nationale française de DPC et un décret obligeant le personnel de santé à valider son DPC pour pouvoir payer ses impôts. Plus encore : le professionnel ne pourra renouveler son contrat de travail que lorsqu’il aura validé un nombre précis d’unité de DPC », a-t-elle ajouté.
Elle finit par remercier le ministre de la défense nationale, le directeur général de la santé militaire , toute la direction de l’hôpital militaire et à leur tête le directeur général, tous les chefs services de l’hôpital militaire pour la confiance qui lui ont donné pour réaliser ce projet et assurer sa continuité. « Tout ce travail, cette plateforme originale est le fruit d’un travail immense de toute l’équipe du comité de DPC, médecins et paramédicaux, des gens motivés et volontaires pour avancer à grand pas avec moi », a-t-elle conclu.