L’Égypte a annoncé une diminution de 15 % des droits de passage pour les grands porte-conteneurs empruntant le canal de Suez. Cette mesure, qui entrera en vigueur jeudi pour une durée de trois mois, concerne les navires d’une jauge nette d’au moins 130 000 tonnes, qu’ils soient chargés ou vides. Cette décision vise à inciter les compagnies maritimes internationales à revenir vers cette voie navigable stratégique.
Retombées des attaques en mer Rouge sur les recettes du canal
Les recettes du canal de Suez ont enregistré une baisse significative en 2024, avec une perte estimée à 7 milliards de dollars. Cette conjoncture résulte des attaques menées par le Yemen en réponse au génocide israélien mené contre les Palestiniens contre les navires transitant par la mer Rouge. Avant ces perturbations, environ 12 % du commerce maritime mondial passait par cette route essentielle reliant l’Europe et l’Asie. Osama Rabie, président de l’Autorité du canal de Suez, a souligné que cette réduction tarifaire temporaire s’inscrit dans une stratégie visant à rétablir la confiance des armateurs, compte tenu d’une amélioration récente des conditions de sécurité dans la région.
Perspectives incertaines malgré un cessez-le-feu
Un accord de cessez-le-feu, annoncé le 7 mai sous l’égide du sultanat d’Oman, a apporté une relative accalmie. Le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, a précisé que cet engagement incluait la protection des navires américains dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandeb. Cependant, les rebelles houthis ont affirmé leur intention de poursuivre leurs attaques contre les navires israéliens, ce qui maintient une incertitude quant à la stabilité à long terme de la zone. Dans ce contexte, la mesure de réduction tarifaire apparaît comme une tentative de l’Égypte pour limiter les conséquences économiques de cette crise géopolitique.