L’endettement extérieur est un lourd fardeau que la Tunisie subit depuis plusieurs années et qui a pris de nouvelles ampleurs depuis 2011. D’ailleurs, 63,5% de la dette de la Tunisie provient de l’extérieur. Comment l’éviter ? Comment, par ailleurs, parvenir à financer le plan de relance de l’après crise du COVID-19 (SARS-CoV-2) ? Comment attirer les investisseurs ? Ces sujets ont été abordés lors d’une conférence de presse organisée mercredi 17 juin 2020 au siège du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale.
Le commerce parallèle grignote près 35% de l’économie nationale
Répondant à plusieurs questions de Réalités Online, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Slim Azzabi, a rappelé que 2020 sera difficile pour les finances publiques. Aujourd’hui, la priorité est de parvenir à faire face aux engagements intérieurs et extérieurs de la Tunisie et de clôturer l’année dans les meilleures conditions. D’où la loi de finances complémentaire qui devrait, soulignons-le, sans doute être adoptée lors d’un prochain Conseil des Ministres. « L’État va chercher le gisement de financement qui ne sont pas dans l’économie réelle. On parle de l’économie informelle qui représente, selon nos études, entre 20 et 35% de l’économie. L’objectif est de l’intégrer à l’économie réelle et cela passera par une batterie de mesures comprises dans la loi de finances complémentaire », a-t-il déclaré.
Vers un changement des billets de banque ?
Le dé-cashing constitue une autre piste qui sera emprunté par le gouvernement en vue de renflouer ses caisses et de garantir un meilleur traçage des transactions. Ensuite, le gouvernement envisage d’opérer un changement dans la monnaie fiduciaire – billets de banques – et ce dans le but d’intégrer le cash qui ne circule pas dans l’économie réelle. Il s’agit, ensuite, d’optimiser les dépenses publiques – restructurations des entreprises publiques – et d’optimiser les aides sociales pour que ces dernières profitent à ceux qui en ont besoin.
Sur ce dernier point, le ministre est revenu sur la situation des Tunisiens démunis et des aides de 200 TND versées pour limiter les répercussions de la crise sanitaire. « Comme il faut arrêter de diaboliser les hommes d’affaires, il faut également arrêter de diaboliser les citoyens en difficultés. Certes, nous avons vu des images choquantes dans plusieurs régions, mais il faut savoir que 200 dinars sont importants pour la survie de certains Tunisiens. Il faut arrêter de diaboliser certains secteurs aussi », s’est-il indigné.
Du porte à porte pour attirer les investissements
Enfin, pour les investissements, le ministre du Développement a indiqué que la Tunisie va faire du porte à porte pour attirer les investisseurs internationaux. Il s’agit, tout d’abord, d’identifier les opérateurs économiques qui comptent relocaliser. Il faut, aussi, identifier les secteurs d’activités où la Tunisie possède des avantages comparatifs. « Avec ces critères, nous pourrons établir une shortlist classant les opérateurs économiques que la Tunisie doit contacter pour les inciter à investir. En Asie, les dirigeants d’entreprises s’apprêtent à redéployer près de 50 milliards de dollars. C’est une occasion à ne pas manquer pour la Tunisie. Nous devons, de ce fait, améliorer le code de l’investissement et enraciner la digitalisation », a encore expliqué Slim Azzabi.
Sur le même sujet :
- Covid-19 : Plus de 274 mille nouveaux chômeurs en 2020 en Tunisie
- Covid-19 : Le ministère du Développement présente ses propositions pour la relance économique
- Émission d’un emprunt obligataire par la Tunisie : Slim Azzabi précise