Régime politique : la véritable source de blocage en Tunisie ?

Le remaniement ministériel apporterait-il des solutions aux problèmes du pays ? L’historien et analyste politique Khaled Abid estime que non. « La portée économique du remaniement est claire, nous espérons qu’il permettra à la Tunisie de sortir de l’impasse. C’est le gouvernement de la dernière chance car si le pays continue sur cette voie, il court droit vers la faillite », déclare-t-il à Réalités Online ce jeudi 7 septembre.
Néanmoins, à travers ce remaniement, il sera difficile pour la Tunisie de sortir de l’impasse, selon l’historien qui considère que le véritable problème réside dans la nature du régime politique en vigueur. « On ne peut gouverner dans un tel régime et faire appliquer les politiques adéquates », estime-t-il.
D’ailleurs, c’est ce régime politique qui a empêché les précédents remaniements opérés depuis 2011 d’atteindre les objectifs escomptés. « Nous avons un Exécutif à deux têtes et une confusion dans les autres pouvoirs. Plus encore : les partis politiques se bousculent pour satisfaire leurs propres intérêts au détriment de l’intérêt suprême du pays », explique l’analyste.
Deux autres points ont le mérite d’être mentionnés selon lui. Il y a, tout d’abord, le retour en force des figures de l’ancien régime dans le nouveau gouvernement d’union nationale. Ensuite, la nomination d’un nouveau ministre à la tête de l’Intérieur, malgré l’opposition d’Ennahdha.

« Il ne s’agit pas d’un gouvernement de guerre »
D’autre part, la nouvelle composition du gouvernement devrait pouvoir obtenir la confiance des députés le 11 septembre 2017, lors du vote de confiance, selon Khaled Abid. « Les grands blocs parlementaires voteront en faveur du nouvel Exécutif », dit-il, soulignant qu’Ennahdha devrait accorder sa confiance, étant donné qu’il a pu conserver ses ministres au sein du gouvernement et qu’il aura la lourde tâche de diriger le portefeuille du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Lors de l’annonce de sa nouvelle équipe, le Chef du gouvernement a assuré, rappelons-le, qu’il s’agit d’un gouvernement de guerre. L’historien, pour sa part, considère que l’on ne peut parler de ce type de gouvernement. « Nous avons appelé à former un gouvernement de guerre depuis 2015. Or, Youssef Chahed aura du mal avec ses 28 ministres et ses 15 secrétaires d’État. Un gouvernement de guerre doit comprendre au moins 3 à 4 ministres dont la mission est claire pour sauver la Tunisie », explique à la fin Khaled Abid.

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