Les envois de fonds vers les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) devraient diminuer de 5,3 % en 2023, pour s’établir à 61 milliards de dollars, selon un rapport de la Banque mondiale. Cette baisse s’explique principalement par une forte baisse des flux vers l’Égypte, qui représente près de la moitié des envois de fonds vers la région. Le pays est en effet confronté à une situation économique difficile, due à la chute des prix du pétrole, à la pandémie de COVID-19 et au conflit en Ukraine. Les autres pays de la région, dont la Tunisie, devraient également être touchés par cette baisse des envois de fonds. En Tunisie, ces derniers représentent une source importante de revenus pour les familles, notamment dans les zones rurales.
Un enjeu crucial pour la Tunisie
La baisse des envois de fonds aura un impact négatif sur l’économie de la région. Elle pourrait entraîner une augmentation des déficits budgétaires et des comptes courants, ainsi qu’une détérioration de la stabilité politique. Pour la Tunisie, les envois de fonds des migrants sont une source de revenus essentielle. Ils représentent environ 10 % du PIB du pays, et contribuent à soutenir la consommation des ménages et à stimuler l’économie. La baisse des envois de fonds pourrait avoir des conséquences importantes pour la Tunisie. Elle pourrait entraîner une diminution de la consommation, une hausse du chômage et une aggravation des inégalités. Le gouvernement tunisien est conscient de l’enjeu que représentent les envois de fonds. Il a mis en place plusieurs mesures pour soutenir les migrants et leurs familles, notamment en facilitant les transferts d’argent et en renforçant la protection sociale.
Des perspectives incertaines
Mais ces mesures ne suffiront pas à compenser la baisse des envois de fonds. La Tunisie doit également mettre en place des réformes structurelles pour stimuler sa croissance économique et créer des emplois. Les perspectives des envois de fonds vers la région MENA restent incertaines pour les années à venir. La situation économique de la région est fragile, et les conflits en cours dans plusieurs pays de la région pourraient peser sur les flux de capitaux. La Banque mondiale appelle les gouvernements de la région à prendre des mesures pour soutenir les envois de fonds et atténuer leurs effets négatifs sur l’économie.
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