Le projet de réhabilitation du système de transfert de Barbara a suscité un large élan d’enthousiasme aussi bien au sein de la population de la région de Jendouba que dans l’ensemble du pays. Ce chantier d’envergure, dont le lancement officiel a eu lieu en octobre 2024, constitue une initiative majeure en matière de gestion des ressources hydriques. Selon les experts, il permettra de préserver d’importantes quantités d’eau qui étaient jusqu’à présent perdues et acheminées vers l’Algérie.
Mohamed Salah Glaïed
Interrogé par Réalités Online, Mohamed Salah Glaied, ingénieur et expert spécialisé en gestion de l’eau, a mis en avant les enjeux majeurs auxquels fait face ce barrage. Il a expliqué que les eaux de cette infrastructure ne s’écoulent pas naturellement, mais doivent être déviées soit par un système de pompage, soit via une galerie souterraine traversant les montagnes. Or, cette galerie a été en grande partie ensevelie à la suite de glissements de terrain successifs, compromettant ainsi le bon fonctionnement du barrage et limitant son potentiel d’exploitation.
D’après l’expert, le barrage contient environ 60 millions de mètres cubes d’eau stockée. Toutefois, en cas de fortes pluies, l’excédent d’eau s’écoule vers le territoire algérien, entraînant ainsi une perte précieuse d’une ressource essentielle pour la Tunisie. L’optimisation de cette infrastructure repose donc sur la capacité à détourner efficacement ses eaux vers le barrage de Bouhertma, situé à Bou Salem. Sans cette interconnexion stratégique, l’exploitation optimale des ressources hydriques demeure compromise.
Ce projet, sous la supervision de la Direction générale des barrages et des grands travaux hydrauliques (ministère de l’Agriculture), bénéficie d’un financement significatif de la Banque allemande de développement (KfW). Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale entre la Tunisie et l’Allemagne, prévoyant un soutien financier global de 78,8 millions d’euros pour des projets de développement durable. Le coût total des travaux, qui devraient s’étaler sur une période de 22 mois, est estimé à 54 millions de dinars.
Med Ali Sghaïer