Longtemps absent de la scène politique depuis son départ du ministère de la Fonction Publique, Mohamed Abou est sorti de son silence ce samedi 13 mars 2021. Il a, en effet, fait l’objet de plusieurs critiques, affirmant qu’il entretiendrait des liens avec le président de la République, Kaïs Saïed. C’est surtout Rafik Abdessalam, ancien ministre nahdhaoui des Affaires Étrangères impliqué dans le Sheratongate, qui a lancé ses foudres sur Abou.
Sa relation avec Kaïs Saïed
Tout d’abord, Mohamed Abou a assuré que des contrevérités ont circulé au sujet de ses liens avec le Chef de l’État, stipulant qu’il serait devenu un « conseiller masqué ». « La dernière fois que j’ai rencontré le président de la République a eu lieu le 23 décembre 2020, d’autant plus que la rencontre a été annoncée. Depuis cette date, il n’y a pas eu le moindre contact téléphonique avec le cabinet présidentiel », a-t-il déclaré.
Des projets secrets ?
Sur les rumeurs relatives à un projet politique secret, là encore, Mohamed Abou les a écartées. « La vérité, est que plusieurs partis politiques sont impliquées dans des affaires de corruption. Ils vont continuer de bloquer toute tentative de réforme du pays, tout en gouvernant par procuration ou directement. Ceci permet à leurs dirigeants d’échapper aux sanctions et de poursuivre leurs activités, dont les financements reçus de l’étranger. Nous avons des divergences avec le président de la République, notamment au sujet du traitement de certains dossiers. Cependant, il se distingue de ces partis politiques par la propreté de ses mains et son indépendance. Ainsi, j’appelle à le soutenir afin qu’il puisse prendre la bonne décision dans le cadre de la Constitution – en référence au dernier remaniement opéré par le Chef du gouvernement Hichem Mechichi -« , a-t-il écrit sur Facebook.
Ses liens avec le Courant Démocratique et les dangers d’Ennahdha
D’autre part, le jour de son départ, Mohamed Abou souligne qu’il avait affirmé que 7 années de vie politique étaient suffisantes pour enraciner les traditions et des lois opérationnelles, tout en attirant des personnalités différentes au Courant Démocratique, voulant servir le pays. « Conformément aux règles du parti, je m’abstiens de tout commentaire sur ses affaires internes. Mon avis est connu : Ennahdha est une organisation dangereuse qui menace l’intérêt de l’État. Le Courant Démocratique avait adopté une position équilibrée vis-à-vis du mouvement, et ce par souci de préserver le processus démocratique […] Ennahdha est aujourd’hui au pouvoir avec des parties impliquées dans la corruption. Cela a fait tomber le premier gouvernement qui a voulu combattre ce fléau – Elyes Fakhfakh – et faire valoir la loi loin du populisme », a-t-il encore écrit.