Le remaniement ministériel tant attendu a été annoncé hier, mercredi 6 janvier 2016, par le chef du gouvernent Habib Essid, un mois après le début des concertations.
28 ministres formeront le nouveau gouvernement, alors que les postes de secrétaires d’Etat ont été supprimés. Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont été remplacés, de nouveaux visages sont venus, d’autres sont partis. le nombre de portefeuilles ministériels de Nidaa Tounes et de l’UPL ont été revus à la hausse .
Mais la remarque à faire (et à refaire!) c’est l’absence quasi-totale de la représentation féminine. Sur les 28 ministres, il n’y a que 3 femmes :
Sonia Mbarek : Ministre de la Culture.
Salma Rekik : Ministre du Tourisme et de l’artisanat.
Samira Merai : Ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance.
La femme représente donc autour de 10% des acteurs politiques, et ne détient aucun portefeuille de poids. La question qui s’impose est la suivante : La femme tunisienne n’est-elle pas digne du ministère de la Justice, des Affaires étrangères, ou des Affaires sociales ?
Cinq ans après la Révolution, six chefs de gouvernements différents, des dizaines de ministres et plusieurs événements marquants (frustrations sociales, attentats terroristes, tentatives d’assassinat…), le rôle de la femme tunisienne- en dépit de sa grande contribution à la Révolution et tout au long de ces dernières années-est encore et toujours « nanisé ». La tunisienne est toujours laissée en arrière en tant que spectatrice passive et non en tant qu’actrice principale sur la scène nationale. Elle est toujours considérée comme incapable de faire partie de ce changement que vit la Tunisie, de contribuer et de donner des idées. Dans ce pays, seuls les hommes sont « aptes » à proposer des solutions.
Et si la solution pour la Tunisie était la « Femme » ?!