Remaniement ministériel, ou la revanche du « Coussin Politique » contre Kaïs Saïed

L’information sur un éventuel remaniement ministériel a déjà commencé à circuler en début de semaine et l’hypothèse devient de plus en plus réelle. En effet, les deux poids lourds de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) – ou plutôt les poids lourds du « Coussin Politique » de Hichem Mechichi -, se sont exprimés sur le sujet et ont cautionné ledit remaniement.
Il y a eu, tout d’abord, le chef du bloc parlementaire de Qalb Tounes, Oussama Khelifi, qui a affirmé que le gouvernement de Mechichi sera « renforcé avec de nouveaux ministres ayant des programmes clairs ». Ce sera chose faite, selon lui dès janvier 2021.
Pour sa part, Ennahdha s’est exprimée par la voix de sa députée Yamina Zoghlami. « De nombreux ministres doivent être remplacés. Ennahdha est favorable au remaniement », a-t-elle déclaré ce mercredi 23 décembre 2020. Pour information, s’il devait avoir lieu, le remaniement toucherait les ministères de la Santé, de l’Intérieur, de l’Agriculture et des Finances. Pour ce dernier département, il semble, selon les bruits des couloirs, que c’est Ali Kooli lui-même qui souhaiterait s’en aller, sachant qu’une rumeur sur son départ a circulé il y a quelques jours. Elle a été, rappelons-le, démentie.

Une impression de déjà-vu

Dans tous les cas, un remaniement ne pourrait que ravir Qalb Tounes, Ennahdha et une troupe en particulier à l’ARP qui porte atteinte à la République et, aussi, aux confrères journalistes. L’actuel gouvernement, qui se dit indépendant, est né suite à un bras de fer entre le président de la République, Kaïs Saïed, et les partis du Coussin Politique. Ces derniers, spécialement Qalb Tounes, ont appelé, dès l’adoption du gouvernement Mechichi, à remanier l’équipe. Chose qui a été totalement exclue par le Chef de l’État.
Le prochain remaniement, s’il devait donc avoir lieu, constituerait une sorte de revanche politique contre Kaïs Saïed. Les défenseurs du remaniement affirment qu’il est temps de mettre en place un gouvernement capable de sortir le pays de la crise. Or, ce discours, nous l’avons souvent entendu. En fait, ce n’est qu’un prétexte, une opération qui s’inscrit dans l’optique d’un énième règlement de comptes purement politique… Et ça continue.

Fakhri Khlissa

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