L’ascension fulgurante et la descente vertigineuse du parti Nidaa Tounes sur la scène politique nationale ne laisse pas indiffèrent. Le parti, à la veille des élections législatives et présidentielles de 2019, semble enfin décidé à resserrer ses rangs et à légitimer ses instances dirigeantes, tant au niveau central qu’au niveau régional, par la tenue de son premier congrès.
L’annonce de l’imminence de ce congrès a, semble-t-il été le déclic qui a laissé apparaître une nouvelle dynamique au sein d’un parti qui a dilapidé une grande partie de son potentiel électoral par un effritement qui a fini par venir à bout d’un parti , initialement au pouvoir, mais qui a témoigné, face à l’épreuve du pouvoir d’une naïveté qui le conduit à se faire reléguer au rang de parti d’opposition.
Dans cette nouvelle dynamique, le parti a connu le retour au bercail d’un nombre assez important de ses anciens cadres. Parmi ces revenants, Boujemaa Remili alimente encore l’espoir de voir le parti auquel il a contribué à la création en 2012, redorer son blason et re-lustrer une image, assez ternie.
Remili s’est exprimé, ce jeudi 14 février 2018, sur les préparatifs de son parti pour ce congrès, sur les conflits qui ont bouillonné à l’occasion de ces préparatifs, ainsi que sur les prochaines élections et l’éventualité de voir Beji Caïd Essebsi faire éruption dans la course pour la magistrature suprême.
Dans une déclaration accordée à la TAP, Remili a indiqué que « le trébuchement au niveau de l’organisation du congrès du parti Nidaa Tounes, dont la date a été reportée à plusieurs reprises, sont dus à des dysfonctionnement au niveau du travail des différentes structures de Nidaa, mais encore, à l’existence de discordes, qui affectent les instances dirigeantes liées aux craintes de voir le congrès provoquer plus de scissions au sein du parti »
Selon Remili, il s’agit d’une lutte ardue pour le maintien des positions, puisque certains cadres ont été propulsés à des postes de direction sans pour autant disposer d’assises, au niveau des bases, dotant leurs statuts d’une légitimité démocratique.
A noter que Nidaa Tounes a désigné une commission chargée de veiller à l’organisation de ce premier congrès du parti. Or cette commission même, présidée par le député Ridha Charfeddine, n’a pas tardé à exprimer son malaise face à l’ingérence de certaines parties influente à Nidaa dans le processus organisationnel qui comprend entre autre la distribution des adhésions et l’élection des délégués des régions.
Visiblement, c’est l’enjeu électoral qui prévaut dans ce processus. Un observateur attentif pourrait même prévoir une fin paradoxale d’un congrès qui a été annoncé unificateur, mais qui accentue les risques de scissions dans un parti, déjà assez martyrisé, à cause des rivalités, justifiées par l’unique ego démesuré de ses dirigeants.
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