Rencontres annuelles 2014 de néonatologie à Hammamet : Deux jours pour la santé des tout-petits

Organisée par la jeune Société  tunisienne  de néonatologie, dont la présidente n’est autre  que le Pr. Zahra Marakchi, première agrégée de néonatologie en Tunisie, cette manifestation scientifique  fut l’occasion  d’échanges et de collaboration entre  les équipes médicales des pays du pourtour méditerranéen venues assister à cette session tunisienne. Ce furent deux journées consacrées à la santé des tout-petits, les 6 et 7 juin 2014 à Hammamet.

Dr Zahra Marakchi l’a bien précisé, «en Tunisie et dans le domaine de la néonatologie, il faut rattraper le retard et en même temps acquérir les nouvelles percées scientifiques.   Alors que nous avons les compétences nécessaires, certains programmes pour l’amélioration de la santé des nouveau-nés n’ont jamais vu le jour. Le dépistage de la surdité en est l’un des exemples.» 

 

400 nouveaux cas de surdités par an

Dans les pays développés il est automatique à la naissance, mais pas en Tunisie, où l’on estime ainsi qu’il y aurait au moins 400 nouveaux cas de surdité congénitale par an. En l’absence d’un dépistage systématique de la surdité, le diagnostic est fait tardivement, entre 24 et 30 mois pour une surdité profonde, posant essentiellement des problèmes de rééducation, mais aussi d’insertion sociale et professionnelle. La précocité de la prise en charge est donc un élément important du pronostic. Le handicap auditif représente 12,5% de l’ensemble des personnes handicapées tout âge confondu. (Dr Emira Ben Hamida Nouaili, Service de Néonatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis.)

 

La surdité de l’enfant : un problème de santé publique

De son côté, le Pr Ag Najeh Beltaief,  du Service ORL- de l’hôpital la Rabta à Tunis, précise que «la surdité constitue le handicap sensoriel le plus fréquent. La surdité de l’enfant pose un problème de santé publique de part sa prévalence et des répercussions importantes, en particulier des surdités congénitales, sur le développement du langage oral et l’insertion sociale ultérieure. Une prise en charge précoce de la surdité est indispensable et se justifie pour plusieurs raisons. En effet, tout retard de prise en charge de la surdité est préjudiciable, car l’intervention thérapeutique ne se fera pas au moment où la plasticité cérébrale est la plus développée et où la notion de période critique est donc très importante. De même, les informations auditives doivent parvenir précocement au système nerveux central de manière à développer les connexions corticales permettant l’élaboration du langage oral. Une prise en charge précoce de la surdité est donc nécessaire permettant l’élaboration du langage oral. Plusieurs éléments plaident en faveur de la nécessité d’un dépistage de la surdité en milieu néonatal», conclut-il. Plusieurs  autres aspects  de la néonatologie ont été évoqués lors du programme scientifique de ces deux journées. Tables rondes,  conférences, communications sous la forme de posters, les intervenants de plusieurs nationalités ont  été très nombreux à présenter leurs expériences dans leurs pays.

Le ministre de la Santé, qui a fait l’ouverture de ce congrès, a rappelé que la Tunisie compte six  services de néonatologie rattachés à des CHU et quelques unités  dans divers hôpitaux  régionaux et maternités. C’est grâce à ces structures et  au programme national  de périnatalité que  le taux de mortalité infantile est passé de 51,4 pour mille en 1985 à 17 pour mille en 2012 et que le taux de mortalité néonatale est passé de 22,3 pour mille en 1994 à moins de 12 pour mille aujourd’hui. Rappelons que la néonatologie est la spécialité qui prend en charge les nouveau-nés âgés de moins d’un mois et les prématurés.

Samira Rekik

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