L’ancien ministre du Tourisme, René Trabelsi a réagi ce vendredi 8 avril 2022 aux images et vidéos diffusées massivement hier jeudi sur les réseaux sociaux montrant des agents sécuritaires et municipaux en train de procéder à la démolition d’une série d’installations hôtelières construites sur le domaine maritime public. René Trabelsi a regretté des images choquantes qui nuisent fortement à l’image de la Tunisie et qui coïncident avec le démarrage de la nouvelle touristique.
S’exprimant sur les ondes de Shems Fm, il a fait savoir que plusieurs propriétaires d’hôtels situés sur toutes les stations balnéaires de Tunisie (Hammamet, Sousse, Monastir, Djerba etc) lui ont contacté hier pour lui faire part de leur inquiétude face à ces décisions de démolition prises à leur encontre par l’Agence de prévention et de l’aménagement du littoral (APAL).
« Malheureusement, de telles images ne peuvent pas encourager les touristes à venir en Tunisie » a-t-il affirmé.
Il a ajouté que ces décisions de démolition ont été appliquées hier en présence de plusieurs touristes résidants dans ces hôtels pendant de longues périodes allant jusqu’à deux et trois mois, selon ces dires. « Il s’agit des touristes que nous ciblons pendant la saison hivernale pour remplir les hôtels en cette période difficile. Ces décisions ont pris en cible un hôtel qui héberge environ 200 touristes. Beaucoup d’entre eux ont même filmé la scène de démolition et c’est très grave » a-t-il lancé.
René Trabelsi a assuré qu’il est conscient de la nécessité d’appliquer la loi contre tout contrevenant. En revanche, il a estimé que les autorités ont choisi le mauvais timing (NDLR: démarrage de la saison touristique) pour appliquer de telles mesures et qu’on aurait pu trouver d’autres solutions plus souples.
Il a, dans ce contexte, rappelé que ces installations ont été construites depuis des décennies avant l’élaboration des textes de loi voire avant la fondation de l’APAL.
« Ces hôtels ont été construits avant 1995 soit avant la création de l’APAL. Je pense qu’il existe d’autres solutions dont à titre d’exemple la possibilité de louer ces espaces aux hôteliers. Ces installations qui ont couté très cher aux hôteliers ont été construites après avoir obtenu des autorisations. Je pense qu’il faut avoir un peu de retenu en cette conjoncture économique difficile en général et en ce mois Saint en particulier; » a-t-il affirmé. Et d’ajouter: « Je sais que les agents n’ont fait qu’appliquer des décisions mais je pense qu’en cette période, il faut éviter de prendre des mesures à la hâte. Les constructions sur le domaine maritime public existent malheureusement un peu partout à travers la Tunisie et concernent même des particuliers et non seulement des hôteliers d’où la nécessité de penser à d’autres solutions outre la démolition. Cette loi n’est plus adaptée et il est grand temps de la réformer. Aujourd’hui, je veux faire parvenir ma voix à tout le monde y compris le président de la République. »
Par ailleurs René Trabelsi a adressé un message à l’APAL l’invitant à lutter contre les étalages anarchiques et les déchets qui envahissent désormais les plages tunisiennes.
« Au lieu de faire la police matin, midi et soir, l’APAL doit aussi jouer son rôle et s’occuper de la propriété de nos plages » a-t-il lancé.