Semaine après semaine, les mauvaises nouvelles économiques s’enchaînent. Après l’inflation à 7,1% en février 2018, nous voici devant un nouveau chiffre publié par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) : 77. Il s’agit du nombre de jours d’importation. De loin, c’est en deçà et même loin du seuil critique des 90 jours d’importation. Au total, selon la BCT, la Tunisie dispose de quelques 11 091 milliards de dinars en devises.
Face à cette dégringolade, nombreux ont été les économistes à avoir tiré la sonnette d’alarme.Les chiffres de la BCT coïncident, d’autre part, avec la publication d’un rapport par l’agence internationale de notation Moody’s sur le système bancaire tunisien. Le secteur, d’après le rapport, comporte plusieurs indicateurs négatifs empêchant les banques de jouer leur rôle en matière de financement de l’investissement et de la croissance.
Fin janvier 2018, le besoin en liquidité des banques tunisiennes a atteint les 11 milliards de dinars, alors qu’un an plus tôt, il était de 7 milliards de dinars.Ces mêmes banques souffrent également de l’endettement selon le rapport de Moody’s, particulièrement les banques publiques qui sont plus affectées que celles privées par le poids de leurs dettes.
Dans ses récentes interventions médiatiques, Hakim Ben Hammouda, expert et ancien ministre des Finances, a appelé à la mise en place de grandes réformes qui permettront au système bancaire de réincarner son rôle dans l’économie tunisienne. « Les experts ont mené des études et proposé des solutions, mais leurs propositions sont restées dans les tiroirs« , a-t-il regretté.
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