L’agence de notation européenne Fitch Ratings a mis en garde, dans un rapport publié mardi, la Tunisie contre une éventuelle interruption des transactions entre les banques européenne et leurs homologues tunisiennes, notamment la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Cette mise en garde intervient suite au maintien de la Tunisie dans la liste noire du Haut-Commissariat Européen relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Une situation qui risquerait d’ajouter davantage de complications à une situation déjà grave. La Tunisie qui peine encore à se réhabiliter sur le marché financier international, avec une réserve en devise réduite, ces derniers mois, comme peau de chagrin, et un Dinar qui poursuit encore sa chute vertigineuse dans le marché des changes.
Le rapport de Fitch Rating, ne constitue pas une mesure contraignante pour les banques européennes, qui peuvent choisir de poursuivre leurs transactions avec les banques tunisiennes. Cependant, les recommandations de l’agence de notation adressées, entre autre, aux banques européennes les invitant à exercer davantage de contrôle sur les opérations financières effectuées avec des banques tunisiennes, ne peut présenter qu’un démenti à la minimisation officielle des impacts de ce black listing, notamment les déclarations récentes du ministre des finances, Ridha Chalghoum, qui a expliqué la non suppression de la Tunisie de la liste noire européenne par la non actualisation de cette dernière.
Or, force est de croire qu’il y’a vraiment le feu et qu’au lieu de chercher à apaiser les craintes par un discours illusoire qui s’apparente désormais à une langue de bois, il serait plus adéquat de se pencher réellement sur le dossier et de faire le nécessaire afin de faire sortir définitivement la Tunisie de cette liste.
D’autre part, ne serait-il pas judicieux pour les autorités financières tunisiennes, en l’occurrence, la Banque centrale et le ministère des finances, de rassurer les partenaires européens, par le biais de l’instauration de mécanismes de contrôle efficaces qui parent à toute tentative d’acculer la Tunisie dans ce genre d’opérations financières louches et compromettantes.
Le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont certes prohibés dans le système financier tunisien, cependant, l’enchevêtrement entre politique, économie et finances dans cette Tunisie post révolution, l’œil tolérante vis-à-vis de certaines transactions ambiguës, n’ont fait que ternir l’image de la Tunisie auprès de ses partenaires internationaux.
Ainsi, le temps d’une remise en cause intégrale des mécanismes de fonctionnement du système financier tunisien semble s’imposer si on veut réellement redorer notre blason de pays sûr. Regagner la confiance de nos partenaires semble être la condition sine qua none d’un redressement efficace de la situation économique du le pays.