Réunions de printemps FMI-Banque mondiale : La Tunisie en quête de soutien à Washington ?

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La Tunisie prend part aux réunions de printemps 2025 du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), un événement phare qui rassemble, du 21 au 26 avril, décideurs politiques, experts financiers et acteurs de la société civile dans la capitale américaine. Pilotée par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, la délégation tunisienne compte multiplier les rencontres stratégiques avec des responsables d’institutions financières internationales et des homologues étrangers.
Un agenda chargé pour relancer les négociations
Ces assises, décrites par la BM comme un « laboratoire d’idées pour les défis globaux », interviennent dans un contexte tendu : les discussions pour un nouvel accord avec le FMI sont au point mort depuis plus d’un an. La Tunisie, dont la dette publique s’élève à 82,2 % du PIB (avec une prévision de baisse à 80,5 % en 2025), cherche à consolider ses équilibres macroéconomiques. Le déficit courant, lui, s’est resserré à 1,6 % du PIB en 2024, contre 2,3 % un an plus tôt, grâce à une progression des exportations, notamment dans les secteurs mécanique, électrique et oléicole. Le rétrécissement du déficit s’explique, au demeurant, par un recul des importations lié au tarissement des prix des matières premières.
Les bilans 2024 de la Banque centrale révèlent une santé financière solide : un bénéfice net de 1,36 milliard de dinars (405 millions d’euros), portant l’actif net à 2,93 milliards de dinars (888 millions d’euros), en accélération de 11,7 % sur un an. Sur cette somme, 1,1 milliard de dinars (333 millions d’euros) iront au budget de l’État, tandis que 196 millions de dinars (59 millions d’euros) seront injectés dans une réserve stratégique. Autre indicateur positif : les réserves d’or, stables à 6,8 tonnes, ont vu leur valeur bondir à 1,1 milliard de dinars (333 millions d’euros) sous l’effet de la flambée des cours.
Éducation et santé : deux priorités financées par la BM
En marge des négociations, la Tunisie peut s’appuyer sur deux programmes récents de la Banque mondiale. Le premier, doté de 100 millions de dollars, vise à réformer l’enseignement supérieur pour mieux armer les étudiants face au marché du travail. Le second, financé à hauteur de 125 millions de dollars par le Fonds mondial pour les épidémies, doit moderniser le système de santé – avec un accent sur la digitalisation des données, l’équipement solaire des cliniques et le renforcement des capacités d’urgence.
Si les fondamentaux économiques montrent des signes de résilience, la Tunisie reste exposée aux chocs externes. La moitié de sa dette est libellée en devises, et le chômage des jeunes – aggravé par les inadéquations entre formation et emploi – persiste. Les discussions à Washington pourraient donc marquer un tournant, à condition que les réformes structurelles s’accélèrent.
Une chose est certaine : la délégation tunisienne devra conjuguer diplomatie et fermeté pour asseoir les contours d’une relance inclusive.

 

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