Sous la présidence de Ammar Mahjoubi, professeur émérite et historien, Chedly Ben Ammar a présenté son livre “Tahar Ben Ammar : le combat d’un homme… le destin d’une nation” à la tribune de Beït Al Hikma le 19 mars 2015.
Il y a eu d’abord la projection d’un court-métrage historique relatif à la signature du protocole relatif à l’indépendance suivie par une séance de dédicaces.
Feu Tahar Ben Ammar était Premier ministre de Lamine Bey, c’est lui qui paraphé le protocole de l’indépendance en présence des représentants de la France et du Néo-Destour. Il faut dire que notre pays a besoin d’un nouvel éclairage relatif à toute la période qui a précédé l’indépendance de notre pays le 20 mars 1956.
Il s’agit d’un pavé de 740 pages, abondamment illustré de documents et de photos signé de Chedly Ben Ammar, le fils qui affirme “accomplir un devoir de mémoire destiné à rétablir des vérités historiques relatives à l’histoire de la Tunisie et au rôle accompli par son père” à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance.
Tahar Ben Ammar (1889-1985) a été co-fondateur en mars 1920 avec Abdelaziz Thaâlbi du Destour. Il a été Grand Vizir du Bey de Tunis du 7 août 1954 au 20 mars 1956 et a conduit les négociations avec la France qui ont abouti à la signature des accords portant sur l’autonomie interne le 3 juin 1955 et au protocole d’accord du 20 mars 1956 par lequel la France reconnaît solennellement l’indépendance de la Tunisie.
L’ouvrage s’attarde sur la cabale montée en mars 1958 contre Tahar Ben Ammar l’envoyant avec sa femme en prison. A titre d’humiliation, le commissaire de police qui devait l’incarcérer voulait lui passer les menottes à la main gauche mais Tahar Ben Ammar lui tendit la main droite en disant : “menottez celle-ci qui a signé l’indépendance du pays”.
L’auteur relate plusieurs détails croustillants relatifs au séjour en prison et aux péripéties du déroulement du procès auquel devaient plaider des avocats aussi célèbres que les acteurs politiques de la période historique cruciale tels Pierre Mendès-France, Edgar Faure et Pierre July, avant d’être empêchés.
Le livre évoque également les retrouvailles avec Bourguiba qui regrettera cet épisode et le décorera le 25 juillet 1969 du Grand Cordon de l’indépendance.
R. L