La société nationale chargée de la réalisation du réseau ferré régional express connaît un retard sensible dans l’avancement des travaux, outre les dépassements que connaît le coût de l’investissement global fixé au départ suite aux perturbations qui ont suivi le déclenchement de la Révolution.
Il faut dire que ce projet a été conçu en 2007 pour faire face à la croissance démesurée des besoins en transport public de passagers dans le Grand Tunis, alors que le réseau actuel est insuffisant, désarticulé, lent, coûteux et polluant, réparti entre un parc de bus vétustes et peu confortables, deux types de trains de banlieue et un réseau de métro, non compatibles entre eux.
Le RFR a été conçu sur la base d’un transport rapide (moyenne de 45 kms/h) de masse (trains de 2500 voyageurs), sécurisé et non polluant (électrique). Un réseau de cinq lignes a été conçu pour desservir les agglomérations du Grand Tunis et les travaux ont été entamés en 2009.
Le budget de l’Etat finance le projet à concurrence de 40%. Le coût global du projet est évalué à 3,2 milliards de dinars. Les 60% sont financés par des crédits accordés par l’UE, l’AFD, la KFW et la BEI. Pour la réalisation du projet, des contrats ont été signés avec des entreprises en 2010, mais les travaux ont été suspendus en 2011 et 2012 pour reprendre en 2013. La construction de la voie n’a été réalisée qu’à concurrence de 15 km sur 85.
Il y a lieu de remarquer que les problèmes fonciers n’ont pas manqué, que le percement du tunnel de Saïda Manoubia a causé beaucoup de dégâts aux logements du quartier et que la traversée de la place du Bardo présente encore des difficultés : mairie et société civile contestent à juste titre la traversée du RFR en surface.