Ridha Chkondali alerte sur les risques d’endettement et de dépendance extérieure

Intervenant aujourd’hui sur les ondes de Mosaïque FM, le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkondali, a abordé les défis économiques actuels auxquels fait face la Tunisie et les perspectives de financement pour l’année en cours.

Selon Chkondali, la faiblesse de la demande de prêts bancaires a eu un impact significatif sur la liquidité du secteur financier tunisien, entraînant une augmentation des dépôts. Cette situation offre aux banques une marge de manœuvre pour répondre aux besoins croissants de financement de l’État, une mesure cruciale dans un contexte économique en perpétuelle évolution.
Pourtant, cette tendance à éviter les emprunts bancaires s’explique principalement par l’augmentation des taux d’intérêt, facteur dissuasif pour les investisseurs. L’instabilité du climat des affaires et l’augmentation des coûts de financement pour les entreprises ont incité de nombreux acteurs économiques à préférer la sécurité des dépôts bancaires plutôt que de s’aventurer dans des investissements risqués.
Malgré les difficultés rencontrées dans la mobilisation de ressources externes, notamment le refus de recourir au Fonds monétaire international (FMI), la Tunisie a pu compter sur des sources alternatives de revenus, telles que les recettes touristiques et les transferts de fonds des citoyens à l’étranger. Cependant, ces ressources ne suffisent pas à résoudre les problèmes structurels de l’économie tunisienne.
Chkondali a souligné également l’urgence pour l’État de définir une vision claire et cohérente pour encourager l’investissement privé et attirer les investisseurs étrangers. Il a en outre évoqué la nécessité de moderniser les infrastructures, notamment le réseau ferroviaire, afin de stimuler la croissance économique et de faciliter le transport des ressources naturelles, telles que le phosphate, un élément clé de l’économie tunisienne.
Le budget de 2024, qui prévoit 1.400 millions de dollars, soulève des interrogations quant à l’origine de ces fonds et à leur utilisation prévue. Face à cette incertitude, Chkondali met en garde contre le recours excessif à l’endettement, qui pourrait entraîner une augmentation de l’inflation et une dépendance accrue vis-à-vis des financements extérieurs.
L’universitaire a aussi souligné que dans le contexte actuel, la Tunisie est confrontée à des défis économiques majeurs qui nécessitent une action rapide et concertée de la part des autorités. Face à cette situation, la mise en place de politiques économiques efficaces et la promotion d’un environnement favorable aux investissements constituent des priorités absolues pour stimuler la croissance économique et assurer la stabilité financière à long terme du pays.

M.BB

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