Roche mise sur la Tunisie pour renforcer son ancrage en Afrique et soutenir la santé publique

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À l’occasion de l’inauguration de ses nouveaux locaux au Lac II, Roche Tunisie-Libye, antenne du cabinet pharmaceutique suisse, a tenu une conférence de presse hier, lundi 5 mai. Ces nouveaux bureaux indiquent la volonté de l’entreprise de s’implanter durablement dans le pays du jasmin.

En parallèle, cette inauguration a également été l’occasion d’ouvrir la discussion sur l’investissement dans la santé en Tunisie.

S’installer durablement en Afrique

« Vous inaugurez un nouveau bureau à un moment où la plupart des laboratoires pharmaceutiques se retirent d’Afrique, et notamment de Tunisie », a affirmé Maturin Tchoumi, Pharma International Area Head Africa chez Roche. Ces nouveaux locaux se veulent être le symbole d’une volonté de perpétuer la présence de Roche en Tunisie.

Le laboratoire y forme des partenariats avec les autorités publiques depuis plus de 30 ans, et compte bien poursuivre et intensifier ses efforts. « Aujourd’hui, nous sommes représentés en Tunisie et en Libye à travers 30 collaborateurs, en majorité tunisiens », a développé en ce sens Imen Ben Abdallah, directrice générale de Roche Tunisie-Libye.

Selon elle, la volonté du laboratoire est d’avoir un impact direct sur l’économie de la santé dans le pays, ce qu’elle entend prouver par des chiffres : « Nous estimons avoir contribué à la création de 530 emplois, de manière directe et indirecte \[…] Mais la recherche est également un axe fondateur de notre travail dans le pays : depuis 2015, nous avons mis en place 9 essais cliniques qui ont permis à 145 patients de bénéficier des innovations thérapeutiques là où il n’y a pas d’alternative thérapeutique », ajoute-t-elle.

Au-delà des questions économiques, Roche souhaite être un acteur du système de santé tunisien, à travers trois stratégies. D’abord, en optimisant les parcours de soins grâce à la digitalisation et à la formation des professionnels. Puis, en facilitant l’accès à l’innovation thérapeutique en conduisant des études locales et en mettant en place des programmes compassionnels, destinés à élaborer des prises en charge personnalisées pour chaque patient.

Enfin, le laboratoire veut faire de la Tunisie une plateforme de coopération médicale dans la région, à commencer par des échanges avec le voisin libyen, à travers des jumelages. Pour ce faire, Roche entend travailler directement avec les acteurs de la santé en Tunisie : « C’est en co-construisant avec les parties prenantes du système de santé et en renforçant ses capacités que nous pourrons garantir un meilleur accès aux soins et améliorer durablement la qualité de vie des patients », conclut Imen Ben Abdallah.

Une volonté qui s’est confirmée dans la journée, avec la présence de Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, lors de l’inauguration.

Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, inaugurant les nouveaux locaux de Roche

L’intérêt des partenariats publics-privés dans la santé à travers l’exemple des registres

Outre l’inauguration d’un nouveau local, Roche a voulu ouvrir les portes à des réflexions sur les possibilités qui s’offrent au système de santé tunisien. En ce sens, l’exemple de la coopération entre le laboratoire et les autorités étatiques peut illustrer l’intérêt de former des partenariats publics-privés (PPP) pour répondre aux besoins.

Image de la table ronde

« Le dernier projet que nous mettons en œuvre est un protocole d’entente qui vise à mettre en place des registres nationaux, notamment en neurologie et en oncologie, dans lequel M. le directeur général de la Santé a été un acteur clé », a expliqué la directrice générale de Roche Tunisie-Libye.

Le but ? Rassembler des données sur les patients tunisiens, et pouvoir, grâce à ces dernières, mieux répondre à leurs besoins. Une initiative saluée par Riadh Gouider, chef du service de neurologie à l’hôpital Razi, à Tunis : « Les registres sont un outil absolument extraordinaire, tant que l’anonymat des patients est garanti. Par exemple, en ayant accès aux registres de la CNAM, nous avons pu voir que la prévalence de la sclérose en plaques (maladie neurodégénérative) n’était pas de 20 habitants pour 100 000, mais de 60 pour 100 000, soit le triple. »

« Le problème du modèle du PPP dans le secteur de la santé était qu’il reposait seulement sur la subvention et le don de matériel, sans effectuer un transfert technique adéquat », a précisé Aslam Souli, président par intérim de BEDER, ONG tunisienne.

« C’est pour cela que nous voulons promouvoir de nouveaux modèles de PPP où il y a des partenariats non exclusivement public-privé, mais public-privé-associatif, où les ONG joueront le rôle de partenaires techniques et faciliteront le transfert d’expertise et de savoir-faire entre le privé et les structures publiques, tout en garantissant, en quelque sorte, la neutralité de ces acteurs vis-à-vis de l’administration », poursuit-il.

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