Le dernier épisode de l’émission controversée Ma lam Youkal? diffusée dans la soirée du jeudi 4 janvier sur Al Hiwar Ettounsi, a laissé perplexes les Tunisiens qui ont découvert qu’ils sont espionnés dans leur pays par des parties russes. Depuis la révolution, cette information circule. Certains politiciens en ont aussi parlé. D’autres se sont montés le bourrichon jusqu’à prétendre que des espions russes occupent les cafés, les restaurants et d’autres lieux publics pour guetter les histoires des Tunisiens. Le reportage d’Al Hiwar Ettounsi a plus ou moins éclairci un peu la situation. Par l’intermédiaire de cette investigation, des diplomates russes auraient eu des relations douteuses avec des fonctionnaires tunisiens dans les municipalités pour avoir des informations sur des citoyens tunisiens et en particulier des jeunes adultes âgés entre 25 et 30 ans. Mais, quel intérêt le côté russe avait-il en espionnant les Tunisiens? A quel prix les fonctionnaires des municipalités ont cédé la base de données à ces espions?
L’histoire avait commencé en septembre 2010 quand un fonctionnaire de l’ambassade de Russie en Tunisie avait fait la connaissance d’un fonctionnaire tunisien à la municipalité de Bab Souika en lui faisant croire qu’il est simplement propriétaire d’une société russe en Tunisie. De fil en aiguille, ledit espion a tissé des liens avec d’autres fonctionnaires à la municipalité de Bizerte. Puis, il a commencé à puiser des informations détaillées sur le travail administratif au sein des municipalités. Il a même commencé à donner une liste de noms de citoyens tunisiens pour que le fonctionnaire précité lui fournisse des actes de naissance pour des sommes allant de 40 dinars à 300 dinars. Une autre fonctionnaire a obtenu des sommes d’argents allant jusqu’à 700 euros pour effectuer la même « mission« . Les espions russes ont réussi à avoir des documents officiels tunisiens vierges pour les falsifier et créer des identités fictives. Les espions russes ont comparu devant la justice et ont été expulsés de Tunisie étant donné qu’ils bénéficiaient d’une immunité diplomatique. Quant aux accusés tunisiens, ils ont été arrêtés pour espionnage au profit de parties étrangères. Cette affaire épineuse reste tout de même enchevêtrée…