Saadi Kadhafi, en gage pour la sécurité des frontières nigériennes

Remis le 6 mars par le Niger aux autorités libyennes, le fils de Moammar Kadhafi, Saadi Kadhafi, âgé de 40 ans, est le deuxième fils de l’ancien «guide» libyen à être emprisonné en Libye. Le Niger avait jusqu’ici refusé de le remettre au gouvernement libyen pour raisons humanitaires. Quinze jours avant l’extradition du fils de Kadhafi, le Niger a extradé le Général Abdallah Mansour, ancien responsable de la sécurité du régime de Kadhafi.

Saadi Kadhafi, ancien président de la Fédération libyenne de football et chef de brigade lors de la révolution contre le régime de son père, a été placé dans la prison d’Al-Hadhba avec d’autres proches de l’ancien régime. Son frère, Saïf Al Islam, est quant à lui détenu depuis la fin 2011 par une milice des Zenten, à l’ouest de la Libye. Il a vu son procès ajourné jusqu’à une date indéterminée par le tribunal de Zenten à la fin du mois de février dernier. Saïf Kadhafi est inculpé pour «atteinte à la sécurité nationale.»

Vivant sous surveillance au Niger, Saadi est accusé par les autorités libyennes d’avoir fomenté les violences survenues dans la ville de Sebha, dans le sud libyen, en janvier dernier. Poursuivi à l’échelle internationale pour des opérations financières illicites, il est accusé par Tripoli de crimes visant à restaurer l’ancien régime au pouvoir et de meurtre, en 2005, d’un ancien entraîneur d’une équipe tripolitaine de football.

En remettant le fils de Kadhafi, le Niger s’assure la sécurité de ses frontières. Il était essentiel de rétablir une entente entre les deux gouvernements afin de pouvoir collaborer à la sécurisation des frontières nigéro-libyennes. Le Niger partageant déjà ses frontières ouest avec le Mali, en proie aux mouvements indépendantistes et aux cellules fondamentalistes, qui par ailleurs, trouvent refuge en Libye, ne peut souffrir la pénétration sur son sol de djihadistes et de milices armées via ses frontières nord avec la Libye.

Le 6 février dernier, le ministre nigérien de l’Intérieur, Massoudou Hssoumi, avait lancé un appel interpellant les puissances occidentales à intervenir militairement en Libye. «Il faut intervenir militairement en Libye, plus précisément dans le sud du pays», avait -t-il affirmé et de souligner «il est tout à fait légitime que la France et les États-Unis interviennent pour éradiquer la menace terroriste», et ce, afin d’y assurer «le service après-vente de l’intervention contre Kadhafi

La déclaration est venue quelques jours après les violences sanglantes ayant eu lieu dans le sud libyen, plus précisément à Sebha. Les conflits armés successifs en Libye,mal gérés par les autorités libyennes affaiblxes, ont suscité la crainte de l’expansion du pouvoir des cellules armés au-delà des frontières. Le Niger a par ailleurs connu dans les derniers mois plusieurs attaques terroristes à Niamey et dans le nord nigérien.

H.A.

 

Related posts

La Banque centrale égyptienne baisse ses taux directeurs pour la première fois depuis 2020

Paris met en garde Alger après le renvoi de 12 agents français en Algérie

Gaza : le nombre de martyrs dépasse les 51 000 depuis octobre 2023