Sahara occidental : l’Algérie condamne fermement le soutien de la France à la proposition marocaine

Mercredi 31 juillet, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a exprimé une forte désapprobation concernant le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental. Cette prise de position de Paris est perçue par Alger comme un affront aux efforts internationaux visant à résoudre pacifiquement le conflit.

Attaf a immédiatement ordonné le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris, qualifiant la décision française de « dangereuse » pour la région et perturbatrice pour les initiatives de paix en cours. Le ministre a précisé que ce rappel constituait une réduction significative du niveau de représentation diplomatique et a annoncé que d’autres mesures de protestation suivraient.

Lors d’une conférence de presse, Attaf a souligné que la démarche de la France allait à l’encontre des efforts pour trouver une solution politique au conflit du Sahara occidental. Selon lui, la décision française, annoncée par le président Emmanuel Macron lors du sommet du G7 en Italie, ne ferait pas progresser le processus de paix, mais risquerait plutôt d’exacerber l’impasse qui dure depuis plus de 17 ans.

Attaf a critiqué la position française en affirmant qu’elle ne faisait que renforcer la stagnation du processus politique, et a utilisé l’expression « cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas » pour qualifier cette démarche.

Cette réaction intervient après que Macron a affirmé que la proposition marocaine serait désormais considérée comme la base unique pour parvenir à une solution politique durable, conformément aux résolutions des Nations unies.

Les relations entre la France et l’Algérie ont été marquées par des tensions récurrentes, malgré les tentatives de rapprochement des présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune.

En automne 2021, un froid diplomatique majeur s’est installé après que Macron ait critiqué le régime algérien, qualifiant son système de « système politico-militaire construit sur la rente mémorielle ». Cette déclaration, couplée à une réduction des visas pour les Maghrébins, a conduit Alger à rappeler son ambassadeur à Paris pour trois mois.

La colonisation française de l’Algérie (1830-1962) et la guerre d’indépendance qui s’en est suivie restent des sujets sensibles. En août 2022, une visite de Macron à Alger a marqué le début d’un nouveau partenariat. Des accords dans divers domaines ont été signés, et une commission mixte d’historiens a été créée pour aborder les questions mémorielles.

Cependant, en février 2023, une nouvelle crise a éclaté lorsque l’Algérie a rappelé son ambassadeur après l’exfiltration d’Amira Bouraoui, militante prodémocratie, depuis la France. Bien que les tensions se soient apaisées par la suite, la visite officielle du président algérien en France, prévue pour fin septembre ou début octobre, pourrait être compromise par une nouvelle dispute sur le Sahara occidental, selon le site TSA.

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