Dans une longue interview accordée au journal Assabah dans son édition de ce mercredi 14 juin, le député d’Al Horra, Sahbi Ben Fraj a exprimé sa surprise suite aux déclarations de certains politiciens qui affichent fièrement leur relation avec Chafik Jarraya alors que ce dernier est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Sahbi Ben Fraj a affirmé que ces politiciens devraient avoir honte d’eux-mêmes car ils ont connu l’ignominie de cette amitié.
Par ailleurs, il a affirmé que son ancien parti, Nidaa Tounes est en voie de disparition à cause de l’autocratie de ses leaders. Le député a appelé à l’ouverture d’enquêtes à l’encontre de certains camps politiques au sein de certains partis. Ces camps avaient selon lui des contacts avec Jarraya et ce dernier se dit « l’ami » d’Abdelhakim Belhaj alors qu’il savait bien que c’est un membre puissant des milices de Fajer Libya. « Ces mêmes milices, qu’un parti comme Ennahdha considère comme bouclier protégeant le pays du terrorisme » a-t-il lancé.
L’ancien député de Nidaa Tounes a assuré qu’il y a des députés, des ministres dans le gouvernement actuel et dans ceux qui l’ont précédé, en particulier la Troïka sont impliqués dans des affaires de corruption. « Les chiffres confirment que la corruption dans les marchés publics a atteint 25% soit 4000 milliards ce qui nous amène à constater que la lutte contre la corruption ne doit pas se limiter à des arrestations, car la corruption ne se développe que quand les partis gouvernants sont proches des lobbys.« a-t-il expliqué.
Au sujet de la position officielle de la Tunisie à l’égard de la crise diplomatique qui secoue les Etats du Golfe, Ben Fraj a affirmé son soutien au gouvernement pour cette prise de position « objective » et « neutre« . Il a conclu que la Tunisie n’a pas besoin de prendre le camp des pays qui ont béni la crise en Syrie.