Le flou et l’ambiguïté qui planent sur les réunions des signataires du Pacte de Carthage ont plongé le pays dans une incertitude générale. Youssef Chahed restera aux commandes de la Kasbah ou sera-t-il limogé? Et même s’il restera à la tête du gouvernement, quel soutien politique et avec quel moral se lancera-t-il dans le processus des réformes, reportées depuis un bon moment et contestées par la centrale syndicale?!
Il y a décidément un profond hiatus entre les actants réels de la scène politique et entre ceux qui tiennent vraiment les ficelles pour décider du sort du chef du gouvernement, en dépit des lourdes prérogatives dont il dispose. Dans ce climat politique douteux, les Tunisiens et les actants politiques surveillent avec des yeux craintifs les issues de ce Pacte de Carthage, que certains députés à l’instar de Sahbi Ben Fredj qui s’est exprimé dans un post publié sur sa page FB, considèrent, comme tout ce qui proviendrait du Palais de Carthage, comme une tentative de Béji Caïd Essebsi pour satisfaire les caprices de son fils dont le seul souci est le limogeage du chef du gouvernement. » C’est de cette manière là que BCE a également limogé Habib Essid. C’était aussi pour satisfaire Monsieur Hafedh. La plupart des partis politiques et des organisations ont ignoré cette vérité. Ils se sont tous inscrits dans le jeu de l’isolement et de la nomination. A vrai dire ils ont seulement contribué à isoler telle ou telle personnalité…quant aux nominations, elles sont généralement préparées à l’avance, sans avoir besoin de leur accord. Avec cette même méthode, BCE est sur le point de limoger Youssef Chahed, toujours pour les beaux yeux de Hafedh. Aucune évaluation objective, sans demander des comptes à qui que ce soit et sans prendre en considération la crise économique, ni les finances publiques, ni la coalition, ni l’union nationale ni rien du tout... »a-t-il notamment écrit.
le député du Bloc Al Horra, a rappelé que tout cela est fait juste pour éviter le retour à la stricte application de la Constitution qui dans le cas du refus de la démission de Chahed, une motion de retrait de confiance signée par 73 députés, et votée par 109 députés s’impose, avec évidemment la justification de ce retrait et la désignation de son successeur.
Cette manière constitutionnelle est assez compliquée et favorise surtout l’isolement de Youssef Chahed. Selon l’ancien député nidaïste, c’est cette complication de la loi qui a poussé BCE à recourir à des méthodes telles que le Pacte de Carthage pour s’en sortir.