Saïd Aïdi tire à boulets rouges sur le gouvernement

Le départ de Chedly Ayari de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a suscité de nombreuses réactions. Celle de Béni Watani est arrivée ce lundi 19 février 2018. Le parti de Saïd Aïdi considère que l’ancien gouverneur de la BCT n’est pas le seul responsable de la dégradation de la conjoncture économique et financière du pays.
« Tous les responsables des dernières classifications de la Tunisie doivent rendre des comptes au Chef du gouvernement. Il faut également arrêter de leur accorder l’immunité dont ils bénéficient« , peut-on lire dans le communiqué de Béni Watani.
Le parti considère que la décision de démettre Chedly Ayari de ses fonctions est tardive. Elle aurait dû être prise depuis, au moins, un an, et non pas à quelques mois de la fin de son mandant. C’était une manière de rendre Chedly Ayari le seul coupable de ce qui s’est passé.

« Le Chef du gouvernement doit définir les responsabilités, y compris la sienne »
A ce propos, Saïd Aïdi, président de Béni Watani, considère l’exclusion de Chedly Ayari ne vise qu’à masquer les insuffisances au niveau du gouvernement. Dans une déclaration à Réalités Online, le président de Béni Watani considère aussi que le gouvernement fuit ses responsabilités en se cachant derrière la BCT et son gouverneur. « Le dossier des listes noires a été traité avec beaucoup de légèreté, alors qu’il comporte des conséquences très fâcheuses sur l’image de la Tunisie et de son économie. Nous sommes dans le flou le plus total. Le Chef du gouvernement ne parle pas, alors que c’est une obligation. Il doit définir les responsabilité, y compris la sienne », a expliqué Saïd Aïdi.

Les ministres-conseillers sont aussi responsables
Démissionner ou rester, là n’est pas la question pour le président de Béni Watani qui a souligné qu’une telle décision – démission du chef du gouvernement ou d’un autre membre de l’Exécutif – ne viserait qu’à masquer les responsabilités sans les définir. « Est-ce que c’est la responsabilité du ministre des Finances ou du ministre des Affaires Etrangères ? C’est au Chef du gouvernement d’expliquer ces points à l’opinion publique », a déclaré Saïd Aïdi.
Les ministres-conseillers sont aussi concernés selon Saïd Aïdi. Ils ont, d’après lui, leur part de responsabilité dans la situation actuelle du pays. « Pour les petits problèmes, ils sortent les grands moyens, alors que pour les gros problèmes, ils sont totalement absents et ne traitent pas le sujets avec le sérieux nécessaire. Le gouvernement travaille plutôt dans le cadre de la propagande de la lutte contre la corruption », a-t-il assuré, ajoutant que si le Chef du gouvernement devait changer un conseiller ou un ministre ou tout autre responsable, il devrait expliquer le pourquoi.
D’ailleurs, selon le président de Béni Watani, il aurait dû faire de même avec le limogeage de Chedly Ayari.

Related posts

Derby en feu : la victoire de l’Espérance enflamme les rues (vidéo)

Affaire du complot contre la sûreté de l’État : Unimed réagit au jugement contre Ridha Charfeddine

Une nouvelle unité de protection civile s’installe à Mezzouna