Les guerres des institutions, opposant Kaïs Saïed à Rached Ghannouchi, semble sur le point de prendre de nouvelles ampleurs. Le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a annoncé, ce lundi 28 mars 2022, qu’une plénière aura lieu le 30 mars 2022 en vue « de suspendre les mesures exceptionnelles ».
Le chef islamiste a même évoqué une autre plénière prévue pour le 2 avril 2022, à travers laquelle les députés devraient discuter « de la situation économique, financière et sociale dangereuse ». L’objectif, selon les termes du communiqué, est de « sauver le pays et de préserver la dignité du peuple tunisien ».
Sans surprise, cette annonce a été bien accueillie par les alliés d’Ennahdha avec, à leur tête, l’extrémiste controversé et en cavale Rached Khiari. D’autres députés, à l’instar de ceux du Courant Démocratique, affirment refuser prendre part à une plénière présidée par Rached Ghannouchi.
Le Palais de Carthage n’a pas encore réagi à cette annonce. Les prochains jours s’annoncent très tendus entre les deux têtes du pouvoir. Chaque partie, que ce soit Kaïs Saïed ou le Cheikh, continue de s’enfoncer dans son isolement. Et comme le veut une nouvelle coutume adoptée depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir, c’est le peuple qui paie la facture.