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Le député gelé du mouvement Echaâb, Salem Labiadh a indiqué que le président de la République, Kaïs Saïed n’a pas encore dévoilé son nouveau projet politique malgré le passage de plus d’une centaine de jours depuis le gel des travaux du parlement et des fonctions de ses représentants, la levée de leur immunité, leur privation de leur subvention qui leur assure une vie décente pour la plupart d’entre eux, et la suspension du travail au parlement, d’une grande partie des articles de la Constitution tunisienne et son octroi des pouvoirs législatif et exécutif.
Dans un long blog publié mercredi 17 novembre sur sa page facebook, il critique tous ceux qu’il appelle « des exégètes qui ont commencé à monter leurs tentes et organiser leurs cours explicatifs dans une sorte de campagne électorale ouverte », soulignant qu’ils ne possèdent ni programmes politiques, ni projets de développement, d’infrastructures ou de réformes ».
Le député gelé estime par ailleurs que la seule réalisation de la période d’après le 25 juillet est la formation du gouvernement, ce qui représente en soi une réalisation que les Tunisiens attendaient depuis plus de deux mois, notant que la formation du gouvernement de Najla Bouden Romdhane manquait toutefois d’esprit politique et de capacités prospectives qui caractérisent les vrais dirigeants des pays et des sociétés.
« Ces qualités sont malheureusement supplantées par les loyautés personnelles et les affiliations administratives de nature exécutive », déplore-t–il.
*Quatre conseils ministériels « classiques »
Le député gelé du bloc démocrate a également estimé que les quatre conseils ministériels dirigés par le président Kaïs Saïed étaient « classiques », se limitant à discuter d’un certain nombre de dossiers économiques et sociaux, tandis que Saïed et son gouvernement « n’ont pas réussi à trouver une solution à la crise des déchets dans le gouvernorat de Sfax, ni à mobiliser les ressources financières de l’Etat, ou à freiner la flambée des prix et neutraliser la cupidité des hommes d’affaires et des financiers ».
Enfin, Labiadh a invité le chef de l’Etat à « jouer le rôle du père rassembleur qui n’exerce pas une autorité patriarcale, ni le rôle de l’homme politique qui, chaque fois qu’il prend la parole, s’aliène un peu plus de nouveaux ennemis là où au contraire il devait élargir le front des amis ».
H.A.